Des start-up qui font de l’innovation disruptive
Certaines start-up de La Réunion sont aujourd’hui engagées dans une véritable innovation disruptive, c’est-à-dire une innovation de rupture à l’échelle mondiale. En attestent les sept entreprises sélectionnées par la Région Réunion pour être accompagnées à Vivatech, le grand salon européen de l’innovation, du 14 au 17 juin, à Paris. Vivatech, c’est 30 pays présents, quelque 2 000 exposants dont 1 800 start-up, 4,3 millions de vues du Vivatech News, mais surtout plus de 700 fonds d’investissement. Car le point faible des start-up réunionnaises est leur éloignement géographique. Convaincre un fonds d’investissement à 10 000 km, ce n’est pas évident. La visioconférence ne remplace pas complètement le présentiel. L’investissement, c’est aussi une question de relations humaines. D’où l’action de la Région Réunion qui, dans ce rôle d’accompagnateur, se substitue à l’agence Nexa dont les missions ont été revues. Deux élus de la collectivité locale étaient de la partie : Normane Omarjee, vice-président délégué au Désenclavement aérien, maritime et numérique, à l’origine du projet ; et la scientifique Maya Césari, conseillère régionale déléguée à l’Innovation et à la Croissance bleue. C’est elle qui présidera l’Agence régionale de l’innovation qui devrait être lancée en septembre, après avoir recruté son directeur général. Mais la Région Réunion n’est pas partie seule à Vivatech, elle s’est entourée notamment du Medef, de la CCI, de la French Tech et de Digital Réunion. La Réunion commence à « jouer groupé » et c’est tant mieux.
Voici les sept startuppers qui se sont rendus à Vivatech :
Sarra Beldi Ventacachellum : Elle a créé The Island Cosmetics, la première marque de maquillage solaire naturel française qui a pour but de transformer la protection solaire en un geste beauté simple du quotidien. Le premier produit est un fond de teint « 3 en 1 » décliné en 10 teintes, avec l’ambition d’atteindre 16 teintes.
Jean-Christophe Habot : Avec Feelbat, il conçoit des capteurs de fissures et d’inclinaisons Plug & Play destinés à suivre le mouvement des fissures sur les maisons, bâtiments et ouvrages d’art touchés par des malfaçons ou mouvements de terrain. Pas moins de 1 500 capteurs ont déjà été posés et peuvent être suivis avec un smartphone.
Benoît Dumortier : Avec Greenskin, il propose un système de végétalisation des bâtiments pouvant baisser la température de 7 à 10°C. La start-up a conçu la première paroi végétalisée légère, modulaire et connectée. Il s’agit de l’unique solution adaptée aux toitures à forte inclinaison, elle est brevetée et protégée dans 81 pays.
Olivier Narayanin : Sa start-up MyAssetRocks est une plateforme de gestion et d’optimisation des immobilisations corporelles qui révolutionne la façon dont les entreprises et collectivités rentabilisent leurs actifs. Elle permet de collaborer en temps réel pour un suivi et une utilisation transparente des immobilisations.
Anaelle Pony : Son application Leon Guide veut faire de la culture un levier d’attractivité touristique. Elle s’appuie sur des podcasts et, grâce à la voix qui raconte, Leon donne vie à la mémoire des murs, de la nature et des habitants d’un territoire. Elle rassemble déjà 300 podcasts avec un volume de 350 écoutes par jour en moyenne.
Vigile Hoareau : On doit à ce Réunionnais, qui a fait ses premières armes dans la Silicon Valley aux États-Unis, la création de Crowdaa, un fournisseur d’applications no-code pour les communautés citoyennes, du divertissement et du travail. La plateforme en ligne permet à un utilisateur novice de publier en quelques clics son application.
Siva Grondein : Avec Siva Industrie, il propose une solution phytosanitaire innovante afin de lutter contre la mouche des fruits qui pénalise les exportations. Ce traitement biologique se base sur un procédé de vapeur d’eau ne faisant appel à aucun intrant chimique. Agréée par le ministère de l’Agriculture, c’est la seule entreprise habilitée à utiliser ce procédé en Europe.