DEUX JEUNES ENTREPRENEURS LAURÉATS DU PRIX ANZISHA Ils se distinguent à l’échelle de toute l’Afrique
Mahefarivo Andrianarisoa et Tsantatiana Rakotoarimanga, avec les entreprises qu’ils ont fondées, ont séduit le jury du prix Anzisha parmi des centaines de candidatures. Ils figurent parmi les 26 lauréats de ce programme de bourses destiné aux jeunes entrepreneurs africains de 15 à 22 ans.
Le programme du prix Anzisha est un partenariat entre l’African Leadership Academy et la Mastercard Foundation qui vise à augmenter de manière significative le nombre de très jeunes entrepreneurs (de 15 à 22 ans) créateurs d’emplois en Afrique. Et pour l’édition 2021, Madagascar y figure en bonne place avec Mahefarivo Andrianarisoa et Tsantatiana Rakotoarimanga, âgés de 21 et 22 ans, sélectionnés parmi les candidats de 17 pays d’Afrique. Ils sont au total 26 lauréats à recevoir chacun plus de 5 000 dollars de financement et plus de 15 000 dollars de services de soutien à la création d’entreprise sur trois ans. Et ils participeront à un camp d’entraînement virtuel à l’insertion pendant dix jours où ils rencontreront des chefs d’entreprise et d’anciens lauréats du prix.
Du textile brodé par des prisonnières
Mahefarivo Andrianarisoa commence son parcours en 2018 en participant à divers concours d’entrepreneuriat. Cela lui permet de vivre de nouvelles expériences et d’élargir son réseau tout en faisant grandir son désir de créer et de posséder sa propre entreprise. À 19 ans, il développe sa passion pour l’entrepreneuriat pendant ses études universitaires, mais ne sait pas par où commencer. Curieux de nature et passionné de mode, il pense à créer des t-shirts brodés qui se démarqueraient. Et après avoir regardé un documentaire sur les prisons malgaches, il se rend compte que les détenus ne sont pas économiquement actifs et dépendent de l’aide de leur famille ou de l’État. Il se met ainsi en tête de les employer et il fonde Coufé. Cette entreprise sociale produit des vêtements personnalisables brodés par des prisonniers et des ex-prisonniers. L’activité vise à fournir une source de revenus aux détenus afin qu’ils puissent subvenir à leurs besoins quotidiens sans dépendre d’une aide extérieure.
Dream Study Agency facilite les études à l’étranger
Ce travail leur permet en outre d’optimiser le temps passé en prison. Et à leur sortie, ils peuvent continuer à travailler pour Coufé afin de garantir leur réinsertion sociale et professionnelle. Depuis sa création en mars 2020, l’entreprise a créé du travail pour plus de 20 femmes détenues et espère établir un partenariat avec la prison afin d’améliorer les conditions de détention.
Le parcours entrepreneurial de Tsantatiana Rakotoarimanga commence au collège lorsqu’il fonde sa première entreprise en vendant des livres électroniques en ligne. En 2016, il décide de quitter Madagascar pour s’installer à Maurice et y poursuivre des études supérieures en comptabilité et finance. La complexité des procédures pour postuler et étudier à l’étranger lui apporte une certaine frustration. Mais cela lui donne l’idée d’utiliser la technologie pour démocratiser l’accès des étudiants africains aux études à l’étranger. Il fonde alors son entreprise Dream Study Agency qui propose le service Mapwess. Il s’agit d’une plateforme en ligne qui aide à simplifier le processus de recherche, de demande et d’acceptation d’études à l’étranger en mettant en relation les étudiants internationaux et les établissements universitaires. L’entreprise a aidé des étudiants de Madagascar, du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Togo. Et à ce jour, Dream Study Agency a pu placer 80 % de ses étudiants dans des établissements reconnus à l’international, malgré l’annulation des admissions d’étudiants internationaux dans certaines universités en raison de la fermeture des frontières causée par la covid-19.
L’agence a signé neuf accords avec neuf universités à Maurice et au Rwanda. L’entreprise emploie des étudiants comme agents commerciaux, ce qui leur permet de percevoir des revenus sous forme de commissions.