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Réunion

French Bee : le pari gagnant de l’A350-1000

La compagnie du groupe Dubreuil mise sur le gros porteur densifié d’Airbus pour desservir La Réunion : un deuxième A350-1000 est entré dans la flotte de French Bee en décembre.

Le 13 décembre dernier, le deuxième Airbus A350-1000 de French Bee se posait pour la première fois à l’aéroport Roland-Garros, en provenance d’Orly. Quelques jours plus tôt, l’équipe dirigeante de la compagnie du groupe Dubreuil avait pris livraison de l’appareil flambant neuf à Toulouse. Le premier A350-1000 était entré dans la flotte un an plus tôt. Les deux avions de dernière génération sont dédiés à la desserte de La Réunion pendant que les quatre A350-900 de French Bee volent sur les Antilles, Tahiti et les États-Unis.

« Grâce à l’A350, on va se remettre à gagner de l’argent », clame Marc Rochet, persuadé d’avoir fait le bon choix. Sur Paris-Réunion, le président de French Bee (et directeur général d’Air Caraïbes) fait en tout cas un sans-faute, depuis l’ouverture de la ligne mi-2017. La compagnie « smart cost » a conquis 20 % de parts de marché et à plutôt bien résisté à l’offensive post-covid d’Air France sur l’Outre-mer. Les performances de l’A350-1000 permettent à French Bee de proposer une offre tarifaire particulièrement attractive. Les deux appareils sont en effet densifiés au maximum, à 480 sièges (dont 40 en Premium), contre 411 pour les 900. La sensation d’entassement est compensée par une pressurisation plus confortable et le bruit réduit à l’intérieur de la cabine. Les moteurs Rolls-Royce de nouvelle génération, une aérodynamique avancée et les matériaux légers de la structure génèrent surtout une réduction de 25 % de la consommation de carburant par rapport aux appareils concurrents de la génération précédente. Avec les deux A350-1000, Marc Rochet estime à 8 % l’offre supplémentaire que French Bee pourra offrir sur La Réunion en 2023.

La décarbonation en action : Une annonce vocale le rappelle lors de chaque vol : sur l’axe Paris-Réunion, l’A350-1000 ne consomme pas plus de 1,65 litre de carburant par passager aux 100 km. Aucun appareil commercial ne fait mieux aujourd’hui dans le monde. French Bee n’est pas peu fière de cette performance vertueuse, à l’heure où l’aéronautique relève le défi de la décarbonation. Airbus l’affirme dans sa raison d’être : le groupe européen veut être « le pionnier d’une industrie aéronautique et spatiale durable ». Le constructeur met tout en œuvre pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Le défi est d’autant plus immense que la croissance du trafic, interrompue par la crise sanitaire, repart de plus belle. Même si l’aérien ne représente que 3 % des émissions globales – beaucoup moins que le numérique – ce sont 3 % de trop que le secteur va chercher à effacer à l’horizon 2050. Comment ? « Il n’y a pas une solution unique », répond Yadine Laviolette, responsable marketing environnement et développement durable chez Airbus. Le constructeur contribuera à l’objectif avec sa nouvelle génération d’avions, consommant 25 % de carburant en moins. Au-delà de ce moyen terme, le futur de l’aviation décarbonée reste à écrire. Il faudra produire un carburant « vert » à un coût soutenable, multiplier les trouvailles technologiques et les petites économies, financer des mesures de capture et de stockage du CO2 puisque les avions continueront de toute façon à en émettre…

Equité avec Air France : Marc Rochet ne perd jamais une occasion d’appeler l’État à davantage d’équité dans le soutien qu’il apporte aux compagnies françaises.
« Nous ne sommes pas opposés au sauvetage d’Air Austral, mais nous demandons que toutes les compagnies desservant La Réunion puissent bénéficier du même accord qui permet à Air France de vendre des vols en continuité sur le réseau régional d’Air Austral », a-t-il déclaré en décembre à Toulouse.

  • Bernard Grollier

    Bon connaisseur des îles de l’océan Indien, en activité à La Réunion depuis 1987. Je suis journaliste indépendant et auteur des textes de nombreux livres consacrés à La Réunion. L’expérience acquise m’amène aujourd’hui à approfondir mes recherches sur l’histoire contemporaine de l’île et de ses relations avec ses voisines, pour divers projets éditoriaux. Mon objectif est de partager une vision authentique et documentée de cette partie du monde, J’ai toujours tenu, dans mon activité journalistique, à cultiver la polyvalence. Naturellement porté vers le journalisme économique, pour mieux comprendre les rouages de la société, j’ai toujours accordé un grand intérêt aux sujets environnementaux. Dans ce domaine, j’ai trouvé sous le tropique du Capricorne une matière exceptionnelle.

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