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« Tout en préservant le socle de notre activité, le café moulu, nous sommes allés à la rencontre des nouveaux modes de consommation. »
Réunion

GÉRARD GILLET, DIRECTEUR DE SICRE (CAFÉ LE LION) : « La production locale doit innover »

À la tête de Sicre (Café Le Lion) depuis un peu plus d’un an, Gérard Gillet diversifie, en équipe et à grande vitesse, l’offre de la marque emblématique. Il prône l’innovation et une plus grande collaboration au sein de la production locale.

« Je défends l’idée d’une production locale dynamique, qui apporte une vision et des solutions innovantes. Être une production locale, ça ne suffit pas, il ne faut pas s’en contenter, nous devons apporter des solutions et de l’agilité face aux grands groupes présents sur l’île. » 
Gérard Gillet met sa conviction en pratique au sein de Sicre, qu’il dirige depuis septembre 2020. Dans la continuité de son prédécesseur Christian Pélissier, il a poursuivi et amplifié la diversification de l’offre de l’entreprise, dominée depuis l’origine par la marque emblématique Café Le Lion. Unité de torréfaction implantée à La Réunion en 1966 par la Compagnie lyonnaise de Madagascar, Sicre est devenue incontournable dans le paysage de l’industrie agroalimentaire locale. La PME – elle emploie aujourd’hui 12 salariés, pour 4,8 millions d’euros de chiffre d’affaires – a ensuite été rachetée par Vindémia, puis Quartier-Français ; elle fait aujourd’hui partie du groupe Tereos Océan Indien. 

Proposer d’autres saveurs 

« Historiquement, Sicre ne proposait que du café moulu, détaille- t-il. Mais, comme le marché du vin, celui du café évolue. Les consommateurs deviennent connaisseurs, veulent multiplier les expériences gustatives. Si les Réunionnais préfèrent le Robusta, qui compose majoritairement le café Le Lion, ils veulent aussi goûter à d’autres saveurs, acheter des grains torréfiés et les machines correspondantes. De plus, les cafetières à dosettes se sont répandues. Tout en préservant le socle de notre activité, le café moulu, nous sommes allés à la rencontre des nouveaux modes de consommation. » 
Depuis l’année dernière, Sicre a lancé 14 références de grains torréfiés, en mettant en avant les origines, et propose des dosettes adaptées à toutes les machines. Ces dernières sont fabriquées en Europe, sur la base de formules choisies par le torréfacteur réunionnais. Une fabrication locale est d’ores et déjà envisagée, dès que le marché aura atteint une taille suffisante. 
Les cafés Le Lion se sont également enrichis d’un café moulu au géranium et de trois recettes en gros conditionnement pour les professionnels en CHR, sa référence de café moulu à la vanille connaît une belle croissance. L’élargissement de la gamme s’accompagne d’un travail sur la visibilité de la marque dans les points de vente, avec des encadrés de linéaires proposés aux enseignes. 

Travailler avec d’autres entreprises 

« Je veux faire entrer dans l’ADN de la société une capacité permanente à innover et à penser de nouvelles références, pour coller à la demande des consommateurs et anticiper les évolutions du marché, poursuit Gérard Gillet. De même, je suis convaincu que les entreprises locales doivent mieux travailler ensemble en mutualisant leurs forces, il y a beaucoup d’opportunités à exploiter en commun. » Sicre a par exemple collaboré avec la maison Gac, à Saint-Pierre, pour créer plus de trois glaces à base de café Le Lion, ou préparé spécialement une gamme de cafés pour les brunchs créoles du Mafate Café,à Saint-Denis. 
Son dirigeant s’implique également dans les travaux de l’Association pour le développement industriel de La Réunion (Adir), « pour défendre des valeurs qui me et nous sont chères, dit-il, sous l’impulsion d’une organisation dynamique. J’ai eu un coup de foudre personnel et professionnel pour La Réunion et sa production, après avoir découvert le chemin qu’elle a parcouru depuis plus de 50 ans ». Gérard Gillet a posé ses valises sur l’île début 2017 pour prendre la direction commerciale de la Cilam, après un parcours de plus de 20 ans de négociations commerciales et de management d’équipes au sein du groupe Coca Cola en Métropole. « Passer du côté de la production locale m’a véritablement passionné », conclut-il.