Grand port maritime : Shenaz Bagot présidente du conseil de surveillance
Shenaz Bagot, cheffe d’entreprise très impliquée dans le territoire, siégeait déjà au conseil de surveillance du Grand port maritime en tant que personnalité qualifiée. En juin dernier, elle en a été élue présidente. Une bonne nouvelle pour les professionnels portuaires.
L’élection de Shenaz Bagot à la présidence du conseil de surveillance du Grand port maritime – fonction occupée depuis huit ans par Olivier Hoarau, maire du Port – a été accueillie favorablement par les professionnels portuaires. « Le conseil de surveillance n’est plus présidé par un élu, mais par une cheffe d’entreprise qui a fait ses preuves », se félicite Jean Brac de la Perrière, président du conseil de développement du même Grand port.
Shenaz Bagot, connue pour ses engagements sociétaux, notamment à la tête de l’École de la 2ème chance, dirige avec son mari une entreprise d’électricité de 48 salariés. Même si son activité professionnelle n’est pas en lien direct avec le port, elle en connaît bien les rouages pour siéger au conseil de surveillance depuis dix ans, au sein du collège des personnalités qualifiées, et participer aux travaux du comité d’audit.
« J’ai souhaité m’investir encore plus dans ce bénévolat qui me pousse à sortir de ce que je fais habituellement, dit-elle. Il nous arrive de faire l’objet de mécontentements, admet-elle. Il nous est reproché de ne pas aller assez vite et je le comprends. Il y a le temps économique et le temps administratif. J’ai plutôt tendance à voir le verre à moitié plein et beaucoup a déjà été fait depuis la création du GPMLR il y a dix ans. Il doit maintenant être considéré comme un atout de la stratégie indopacifique de la France et du rayonnement européen dans l’océan Indien. »
En attendant, Shenaz Bagot va s’attacher à faire avancer quelques grands dossiers, dont l’acquisition d’un dock flottant pour la réparation navale et l’aménagement de la Zone arrière portuaire : « On ne pourra pas développer le port sans cette ZAP », déclare-t-elle.
La biosécurité portuaire, nouvel enjeu : Les mouches des fruits qui ravagent les vergers, le varroa qui affaiblit les abeilles, le corbeau vecteur potentiel de maladies… Autant d’espèces exotiques d’introduction récente, sans doute arrivées à La Réunion en passant par le port, même si les avions peuvent aussi transporter ce genre de passagers clandestins. Force est de constater que les contrôles phytosanitaires et vétérinaires aléatoires à l’intérieur de quelques conteneurs ne suffisent pas à empêcher l’entrée de ravageurs. Le Grand port maritime, déjà mobilisé contre de nouvelles arrivées d’agame du colon – lézard invasif détecté il y a déjà un quart de siècle – a décidé d’élaborer une stratégie de biosécurité, qui doit déboucher sur un plan d’actions. Cette mission a été confiée à Cynorkis, bureau d’études en écologie, dirigé par Dominique Hoareau. « Il s’agit d’imaginer une batterie de protocoles de surveillance visant à empêcher l’entrée d’espèces indésirables, explique ce dernier : les graines dans les conteneurs, les animaux sur les bateaux, les organismes vivants dans les eaux de ballast… » Le plan d’actions, qui couvrira la période 2024-2028, est en cours de validation. Il s’agira du tout premier plan de biosécurité pour un port français.
Entrepôts en sursis : Plus de la moitié des entrepôts actuellement en service à La Réunion ne respectent plus les normes Installations classées protection de l’environnement (ICPE) ou autres. La Deal (Direction de l’équipement) alerte depuis longtemps les propriétaires et accentue actuellement la pression pour qu’ils se mettent en conformité, au prix d’investissements souvent importants. Pis encore : certains ne pourront plus se mettre en conformité, tant leur environnement a changé sous la pression de l’urbanisation. L’Union maritime, TLF (Union des entreprises Transport & Logistique) Réunion et le président des transitaires et transporteurs ont récemment écrit au Département et à la Région pour signaler aux collectivités l’existence de cette épée de Damoclès et rappeler l’urgence de libérer du foncier en mesure d’accueillir de nouveaux espaces logistiques, à commencer par la Zone arrière portuaire (ZAP).