Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

GTC
Réunion

GTC donne une seconde vie aux déchets verts

Green Tropical Circle (GTC) transforme les déchets verts en composts et broyats appréciés des agriculteurs et des pépiniéristes. Prochaine étape pour l’entreprise du groupe How-Choong : la valorisation des biodéchets.

Que deviennent les déchets verts de nos jardins, régulièrement collectés en porte-à-porte par les prestataires des inter-communalités ? Eux aussi sont valorisés, sur les plateformes des deux syndicats de gestion des déchets, Ileva pour le Sud et l’Ouest, Sydne pour le Nord et l’Est. Depuis 2015, Green Tropical Circle (GTC), société du groupe How-Choong, répond à des marchés de service public pour la gestion de ces plateformes. Elle intervient aujourd’hui à Saint-Denis, à Sainte-Rose, à Saint-Pierre, à Saint-Leu et au Port.

Le premier travail de ses équipes consiste à écarter les 10 % à 15 % d’éléments indésirables mêlés à la végétation, principalement des sacs et des déchets plastiques qui ont échappé à la vigilance des collecteurs. GTC procède à deux formes de valorisation : fabrication de broyats sur les sites de La Jamaïque (Saint-Denis), de la Pointe-des-Châteaux (Saint-Leu) et de la rivière Saint-Etienne (Saint-Pierre), compostage au Port et à Sainte-Rose. Les deux produits ont le statut d’amendement organique et doivent répondre à des caractéristiques réglementaires très précises. Des échantillons sont envoyés régulièrement à des laboratoires d’analyses en Métropole pour vérifier leur conformité. Les broyats sont utilisés en agriculture, pour reconstituer les sols, ou comme litière dans les bâtiments d’élevage : ils donnent ensuite un excellent fumier. Le compost, obtenu après six à neuf mois de maturation des déchets verts broyés, nourrit les sols agricoles et ceux des espaces verts. Son utilisation va croissante, à mesure que le prix des engrais minéraux augmente.

GTC, qui réalise un chiffre d’affaires de 10 à 11 millions d’euros avec une cinquantaine de salariés, est rémunérée à la tonne vendue par les deux syndicats de gestion des déchets. L’entreprise ne manque pas de projets de développement. « Nous sommes attributaires d’un marché de concession de service public, en groupement, pour le projet Terres fertiles du TCO (intercommunalité de l’ouest – NDLR), annonce son directeur général Xavier How-Choong. L’objectif est de faciliter la végétalisation de la zone de Cambaie, où va se construire un quartier de l’Écocité. Nous allons mettre en place trois boucles d’économie circulaire, en utilisant le compost de déchets verts, la terre végétale des déblais de chantiers et les fines de concassage. » Green Tropical Circle s’apprête d’autre part à investir dans une unité de compostage industriel des bio-déchets issus des usines agroalimentaires du Sud, sur la zone d’activités de Pierrefonds. Sa mise en service est programmée fin 2024.

Broyat nourricier – ©Droits réservés

Broyat nourricier : « Le broyat, c’est notre or noir de demain », affirme Victor Contreras, un des responsables de GTC. Pour l’heure, cette matière brute sortie des broyeurs est encore mal connue. Alors que le demande de compost dépasse parfois l’offre de l’entreprise sudiste, celle-ci trouve moins souvent preneurs pour ses broyats. Comment mieux les valoriser ? GTC explore plusieurs pistes. Sur son site de Saint-Pierre, elle les broie plus finement, obtenant un produit qui répond à certaines demandes des maraîchers. Elle voudrait également inciter ses clients à fabriquer du compost à partir des broyats, en les guidant techniquement. La pépinière Luspot, à Pierrefonds, sert de démonstrateur. Les broyats y ont été déposés en andains, régulièrement retournés et arrosés, leur montée en température mesurée comme l’exige la norme. Le compost obtenu donne toute satisfaction à William Luspot, le maître des lieux, qui a mené ses propres expérimentations : « En criblant le compost, j’ai fait un excellent terreau pour semis et le broyat utilisé comme mulch sur la terre de mes pots se transforme en matière nutritive pour les plantes », détaille-t-il.

  • Bernard Grollier

    Bon connaisseur des îles de l’océan Indien, en activité à La Réunion depuis 1987. Je suis journaliste indépendant et auteur des textes de nombreux livres consacrés à La Réunion. L’expérience acquise m’amène aujourd’hui à approfondir mes recherches sur l’histoire contemporaine de l’île et de ses relations avec ses voisines, pour divers projets éditoriaux. Mon objectif est de partager une vision authentique et documentée de cette partie du monde, J’ai toujours tenu, dans mon activité journalistique, à cultiver la polyvalence. Naturellement porté vers le journalisme économique, pour mieux comprendre les rouages de la société, j’ai toujours accordé un grand intérêt aux sujets environnementaux. Dans ce domaine, j’ai trouvé sous le tropique du Capricorne une matière exceptionnelle.

    Voir toutes les publications Journaliste

Nos évènements

adversiting ad