Hôtels & Co : le pionnier de la RSE dans l’hôtellerie réunionnaise
Au « Palm Hôtel & Spa » et à l’« Iloha Seaview Hotel », on fait de la RSE comme monsieur Jourdain faisait de la prose. Naturellement. Une philosophie qui fait du groupe Hotels & Co le navire amiral de la démarche dans l’hôtellerie.
Architecte, Michel Jam est d’abord un visionnaire. Lorsqu’il crée L’Iloha en 1995 à Saint-Leu, il l’imagine comme parfaitement intégré à son environnement, respectant celui-ci pour mieux le sublimer. En 2007, le Palm ouvre ses portes au-dessus de la plage de Grand Anse, dans le « sud sauvage ». Là encore, c’est avec une certaine philosophie. Comme il le souligne, « c’était une véritable destination à ouvrir, à imaginer complètement. Il ne s’agissait pas juste de poser un hôtel, mais de trouver une âme à celui-ci et à son environnement ». Dès la conception, l’impact des hôtels est primordial, tout comme l’embauche locale. Une démarche déclinée autant sur les problèmes de déchets, d’énergie et d’eau que d’engagement social, formalisée en 2014 pour le Palm et en 2015 avec l’obtention de l’Ecolabel européen. Le Palm sera le premier hôtel de La Réunion, mais aussi des départements d’Outre-Mer, à obtenir ce précieux label. En toute logique Hotel & co intègrera par la suite le cluster Green et sera entreprise pilote du label RSE-QVT « Efficience ».
Justine Ocloo, responsable Qualité Sécurité Environnement du groupe, incarne cette démarche sociale. Arrivée au Palm comme stagiaire dans le cadre d’une licence professionnelle avec l’IAE, elle a été embauchée à l’issue de sa formation. « J’ai la chance d’avoir une direction très engagée qui a créé mon poste, dit-elle. La démarche a ses limites s’il n’y a pas une personne dédiée. Il faut la volonté de se donner les moyens. Il y a 130 employés au Palm, 40 à l’Iloha et ce sont les bonnes pratiques au quotidien qui font la différence. Le plus gros du travail est l’information et la sensibilisation. »
Les actes comptent aussi : travail permanent sur la diminution des déchets et l’optimisation des consommations d’eau et d’énergie, engagement avec des fournisseurs locaux, auprès d’associations, avec des accords d’égalité professionnelle de longue date, accompagnement au changement, développement des compétences locales. Hotels & Co coche toutes les cases de la responsabilité sociétale. Le nettoyage est ainsi fait avec une machine à eau et sel ou à la vapeur, les produits détergeant sont fabriqués écologiquement par la structure et même le linge usagé est recyclé et réutilisé avec les ateliers d’insertion de Ti Tang Récup. « Il y a beaucoup de petites entreprises engagées, nous les aidons à se lancer et à grandir », souligne Justine Ocloo. Pour elle, le train est en marche : « Il y a une vraie prise de conscience ! C’est difficile de changer ses habitudes, mais on voit qu’aujourd’hui le mot Ecolabel fait partie du vocabulaire. » Le groupe a été rejoint par d’autres : Exel, Coté Sun, le Lodge Tamarin. « Cela nous donne plus de poids. Avec la démarche Réunion tourisme vert, on voit que beaucoup d’acteurs sont désormais engagés, à l’image de l’aéroport. Les clients sont sensibles à cette démarche. Ils ont remarqué les efforts et ont été des acteurs. » Un véritable mouvement de fond.
L’Ecolabel européen est le seul label écologique utilisable dans tous les pays de l’Union européenne. Cet étiquetage signale les produits et/ou services avec un impact sur l’environnement limité. Il couvre aujourd’hui 30 catégories, dont les hébergements touristiques.
Huit établissements hôteliers de l’île sont labellisés à ce jour, selon l’Ademe. Parmi les critères de l’Écolabel européen pour les établissements touristiques, figurent : une consommation d’énergie et d’eau limitée, une production des déchets réduite, l’utilisation des énergies renouvelables et de substances moins nocives pour l’environnement, l’information du personnel et des clients, le développement du tissu économique local…