Initiative Réunion : « Le Kbis nous coûte des emplois »
En 2017, cette association (www.initiative-reunion.fr), spécialisée dans les prêts d’honneur, a financé la création, la reprise ou le développement de 137 entreprises, soit 372 emplois directs créés ou maintenus. Si les chiffres se révèlent bons, son président, Jacques Guillamot, tire la sonnette d’alarme : si l’on ne résout pas très vite le problème des délais d’obtention du Kbis (véritable carte d’identité d’une société), de plus en plus de projets ne verront pas le jour, avec de graves conséquences sur l’emploi.
Quand on doit payer une contravention, l’État met tout en œuvre pour que l’on puisse s’en acquitter facilement et en quelques clics sur internet. Par contre, quand le dirigeant d’une nouvelle entreprise a besoin de son Kbis pour commencer à travailler, il se heurte à une administration d’un autre siècle : cela prend jusqu’à huit mois ! Et le problème, s’insurge Jacques Guillamot, c’est que « cela commence à plomber le nombre de créations d’entreprises. Certains porteurs de projets abandonnent. D’autres sont ruinés avant même de commencer leur activité car ils consomment tous leurs fonds propres sans avoir jamais pu facturer ou sans avoir pu signer leur bail commercial. D’autres se lancent aussi dans l’informel ». Devant la gravité de la situation, le président d’Initiative Réunion va demander à rencontrer le préfet.
Sinon, à part çà, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : en 2017, les banques et autres financeurs (Crédit Agricole, Bred, BFC, Cepac, BNP Paribas, Creasol, BPI, Adie) ont mieux suivi les porteurs de projets soutenus par Initiative Réunion. Pour 1 euro de prêt d’honneur, ils ont accordé 3,8 euros de prêts bancaires (contre 3,5 euros en 2016) et à des taux plus intéressants. Au total, cela représente plus de 11 millions d’euros injectés dans l’économie locale. Mais la clé de la réussite reste le suivi des entreprises par Initiative Réunion grâce à ses 10 salariés et ses 74 bénévoles. Leur taux de pérennité s’élève à 70 % à cinq ans. Une performance quand on sait que plus de la moitié de ces nouveaux chefs d’entreprise étaient auparavant inscrits à Pôle Emploi.