Johnny Law Yen : un développeur pour le territoire
Ce touche-à-tout aime relever les challenges. Commerce, grande distribution, développement durable, Johnny Law-Yen s’attaque désormais à l’univers du digital et des objets connectés. Son credo : l’innovation.
« Ce qui m’intéresse, c’est de proposer quelque chose de nouveau, d’apporter ma contribution à La Réunion, à laquelle je suis très attaché. » Johnny Law Yen, 49 ans, né à Saint-Denis, vit au Port depuis 1986. Il dirige avec passion le groupe familial Solynvest qui réunit une cinquantaine de personnes. Entrepreneur aguerri toujours en quête de nouveaux projets auxquels donner vie, de nouveaux marchés à conquérir, il a commencé sa carrière dans le commerce, reprenant le flambeau de son père Edouard à la tête du Leader Price du Port, après s’être formé à l’école des entrepreneurs à Paris. Sa famille, fuyant la Chine en pleine tourmente dans les années vingt, avait démarré, comme beaucoup d’autres, en ouvrant un petit commerce alimentaire à Sainte-Marie. Une véritable aventure à l’époque.
L’ÉCOLOGIE SELON SAINT-EXUPÉRY
Volontaire et passionné, Johnny sait déjà qu’il ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Les idées bouillonnent dans sa tête. « Après dix ans dans le commerce, j’ai eu envie d’investir le monde de l’écologie, qui me tient à cœur, car je suis sensible à ces problématiques. Comme le dit Antoine de Saint-Exupéry : ‘nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants’. » Il crée alors Solyval en 2001, spécialisée dans le recyclage de pneus usagés. « Il y a une part de chance dans la vie. Quand j’ai rencontré le gestionnaire de l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie – Ndlr), il m’a dit : ‘On cherchait un porteur de projet pour cela’. » Aujourd’hui, ce sont 5 000 tonnes de pneus qui sont recyclés par an et réintroduits dans l’économie pour fabriquer des terrains de football en gazon synthétique, des sols amortissants pour aires de jeux, du revêtement de route, des murs anti-bruit etc.. Toujours dans le green business, l’entrepreneur a lancé une centrale agrisolaire – fonctionnant à l’énergie solaire via des panneaux photovoltaïques – d’une puissance de 3,7 megawatts, pour y faire pousser des plantes à racines (pommes de terre, curcuma, gingembre…), à Pierrefonds. Côté commerce, Johnny Law Yen a également fait le choix en 2009 de devenir distributeur de matériel électrique ; il vient d’ouvrir son troisième magasin « 109 Distribution électrique », à Saint-Paul, après deux autres points de vente, à Saint-André et à Saint-Pierre. Cette activité de négoce de produits d’Europe s’adresse à une clientèle de professionnels, les installateurs électriques, dans l’idée de leur apporter des marques challengeurs en misant sur le rapport qualité-prix.
« LA RÉUNION DOIT ÊTRE LE MOTEUR DE L’INNOVATION DANS L’OCÉAN INDIEN »
Vice-président Industrie-BTP à la CGPME, administrateur à l’ADIR en charge de l’Environnement, Johnny Law-Yen porte un regard positif et ambitieux sur le tissu économique de sa région. « L’économie réunionnaise est dynamique, riche de ses entrepreneurs, de son potentiel, de ses savoir-faire et de sa capacité à innover. La Réunion doit être le moteur de l’innovation dans l’océan Indien. » Avec toutes ses casquettes et responsabilités, Johnny Law Yen prend néanmoins le temps de s’occuper de sa fille unique, 9 ans, et de faire du sport pour préserver son capital santé. Il s'est mis au qi gong (gymnastique traditionnelle chinoise basée sur la maîtrise de l’énergie) et à la méditation, pour décompresser. Pour sûr, 2016 ne lui donne pas de répit : il vient de racheter avec Alfred Chane-Pane (actionnaire notamment de Corail Hélicoptères) le Diana Dea Lodge, à Sainte-Anne, dans les hauts de l’Est, un hôtel 4 étoiles proche de la nature. Il mise sur la révolution des objets connectés, via la start-up IO Connect. De nouvelles activités comme autant de défis à relever, son moteur pour avancer.