Juliette Charles, « Madame carrières » à la GTOI : « Avec les andains, environ 152 hectares réaménagés sur toute l’île »
Après des études qui démarrent à Sciences Po en passant par l’Angleterre et les Mines de Paris, Juliette Charles a décidé de revenir à La Réunion, sur l’île qui l’a vue grandir, en tant qu’ingénieure Environnement.
« Les jeunes générations sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales, et la mienne a notamment été marquée par la médiatisation Copenhague en 2009. Ces enjeux sont d’autant plus importants sur un territoire insulaire comme La Réunion, où la modification d’un paramètre tel que la pluviométrie peut avoir des répercussions conséquentes sur l’agriculture ou le tourisme. » À l’heure où il faut finaliser sa formation avec un stage, Juliette Charles vient frapper chez GTOI qui a des sujets sur la consommation énergétique ou la responsabilité sociétale des entreprises pouvant lui correspondre. Son travail satisfait et un poste lui est proposé sur le chantier de la NRL : elle devient « Madame cailloux » !
Justement, pour comprendre le sujet des « cailloux », il y a quelques informations à connaître : sur une année normale, le BTP réunionnais consomme environ 5 millions de tonnes de roches qui viennent de carrières dites « alluvionnaires ». Les digues de la NRL vont nécessiter au total 18,6 millions de tonnes de matériaux (remblais, enrochements, etc.) Or les carrières en activité à La Réunion ne peuvent pas produire les gros enrochements (dès 200 kg) attendus, et des carrières de roches massives dédiées à la NRL doivent ouvrir. Le processus d’ouverture d’une carrière est long en considérant les phases d’échanges, d’instruction, etc.
En attendant, le groupement Digues se tourne vers des sources alternatives comme celle des andains. « Depuis 2015, les protocoles andains et épierrage ont permis de réaménager environ 152 hectares sur toute l’île, avec un gain de surface de 64 hectares, permettant de mettre en œuvre 3,4 millions de tonnes d’enrochement sur le chantier. »
Depuis trois ans, la jeune femme a élaboré beaucoup de dossiers qui ont permis la réalisation de travaux d’amélioration foncière agricole un peu partout sur l’île, à présent sur la fin. « J’ai aimé découvrir le monde agricole et traiter des sujets aussi bien juridiques que scientifiques, économiques ou sociaux. » Dans la continuité, Juliette travaille désormais sur les dossiers en lien avec les carrières: « Réaliser un dossier pour ouvrir une carrière et le mener jusqu’au bout est très intéressant et formateur. Beaucoup de sujets sont traités, et il faut assurer les échanges avec tous les acteurs concernés. » Avec ce nouveau défi, c’est désormais « Madame carrières » !