Kitish Mojee se fait une place dans l’immobilier
Ce diplômé en gestion aéronautique est devenu entrepreneur un peu par hasard et a su développer son activité en s’autofinançant. À 33 ans, il en est déjà à son cinquième projet.
Il n’avait que 27 ans, Kitish Mojee, quand il s’est lancé dans l’aventure. Son diplôme en gestion aéronautique de la Metropolitan University de Londres ne le destinait pas à devenir promoteur immobilier. Mais la crise de l’aérien l’avait contraint à revoir ses ambitions et à revenir dans son île natale. Insatisfait d’un poste d’enseignant, il parvient à convaincre son père de lui prêter quelques économies. Et le voilà qui se lance, en 2009, dans une première opération sur un terrain familial situé à Flic en Flac, sur la côte ouest. Un premier pari gagné par son entreprise AKGM Co Ltd (Avinash Kitish Ghunshyam Mojee).
DES APPARTEMENTS ACCESSIBLES À TOUTES LES BOURSES
« C’était un risque, évidemment, mais j’ai pu me passer des banques en vendant la plupart des dix appartements avant la réalisation du projet. » Le projet est mené à vive allure… Six mois seulement. « À cette époque, j’étais le seul promoteur immobilier qui proposait à Flic en Flac un immeuble doté d’un ascenseur et cela m’a amené des personnes âgées pour cette Residence Royal 1 ». Et la Residence Royal 2 ne tardera pas à suivre grâce aux bénéfices de la première opération. Onze appartements de trois chambres vendus et livrés en dix-huit mois avec, comme publicité, le simple « bouche-à-oreille ».
SE DÉMARQUER DES CONCURRENTS
Le jeune entrepreneur commence alors à voir plus grand et lance son projet « The Crest Terraces », un immeuble de 33 appartements situé au bord d’une petite rivière où pousse… du cresson. L’idée novatrice était justement de faire du lit de la rivière un véritable jardin. « Mon objectif était de proposer des appartements accessibles à toutes les bourses ». Le studio est ainsi proposé à partir de 900 000 roupies (22 500 euros) et les appartements d’une à trois chambres jusqu’à un maximum de 3,2 millions de roupies (80 000 euros).
Pour se démarquer de ses concurrents, Kitish Mojee améliore son offre en proposant des appartements semi-meublés avec air conditionné et cuisine entièrement équipée.
RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DE L’ENTREPRISE
Cette expérience de promoteur, acquise au fil des projets, le conduit à recruter sa propre main d’œuvre et à investir dans la formation. Ainsi, pour son quatrième projet, The Venetian Terraces, un immeuble de 23 appartements à Flic en Flac, il se charge lui-même d’une grande partie de la réalisation. AKGM est devenue une entreprise de poids, passant de 6 à 112 salariés. Tous les meubles, les équipements en aluminium, installation électrique et la plomberie sont réalisés par son personnel mauricien. Car Kitish met un point d’honneur à créer de l’emploi local et à ne pas s’en remettre à des ouvriers étrangers à bas coûts.
Pour fidéliser ses salariés, il mène une politique sociale avancée. Ces derniers peuvent bénéficier de micro-crédits sans intérêts de 10 000 à 30 000 roupies (de 250 à 750 euros) et ils ont droit à un déjeuner trois fois par semaine. AKGM développe aussi une politique de RSE (Responsabilité sociétale d’entreprise) en louant à Albion un bâtiment pour les enfants défavorisés et en employant six SDF qui évoluent au sein de l’ONG SOS Village. À noter aussi que l’entreprise emploie plusieurs femmes à des postes importants : directrice financière, directrice des ressources humaines, magasinier et chef de projet.
UN GROS PROJET À QUATRE BORNES
En 2015, Kitish Mojee s’est fixé un nouveau défi : abandonner la côte ouest de l'île pour s’aventurer dans le centre ville de Quatre Bornes et y construire le Kensington Heights. Ce complexe est composé de 77 appartements de différentes superficies sur 12 étages, dont les prix varient de 1,95 million de roupies (48 750 euros) à 4,9 millions de roupies (122 500 euros). Des facilités de paiement sont proposées aux clients qui peuvent verser un dépôt de 25% et s’engager sur un plan de paiement échelonné sur trois ans. Pourvus de parquet, les appartements sont dotés de cuisines aménagées et d’équipements de grande marque. Le syndic apportera des services supplémentaires comme la livraison des bouteilles de gaz et le lavage des véhicules. Et le douzième étage, qui offre un point de vue exceptionnel, fera office de salle des fêtes pour les résidents tout en accueillant une salle de remise en forme. Des plus qui permettent à Kitish Mojee de faire la différence et de vendre la quasi totalité des lots sur plan. « Nous nous situons à un excellent rapport qualité-prix, dit-il, et la plus-value pourrait atteindre les 12% par an. »