La Chine cherche à renforcer ses positions
L’Empire du Milieu veut coopérer davantage avec la Grande île où les intérêts chinois sont déjà très présents. Plusieurs projets d’investissement se trouvent en gestation pour un montant de 4,4 milliards d’euros.
Madagascar et la Chine sont de bons amis et partenaires depuis 1972. Au cours des vingt-cinq dernières années, les investissements chinois dans la Grande île se sont maintenus à la hausse. Les dernières statistiques montrent que plus de 1 400 entreprises de la république populaire y ont investi pour un montant total d’environ 650 millions d’euros. L’appui chinois s’oriente entre autres sur les infrastructures, l’éducation, la santé, l’agriculture et les industries. Les échanges commerciaux figurent également au centre de la stratégie menée à Madagascar et ils ont récemment atteint les 600 millions d’euros. Cela a valu à la Chine d’être classée deuxième partenaire commercial de Madagascar et premier importateur de produits malgaches. En effet, l’exploitation de ressources naturelles stratégiques pour son économie constitue une contrepartie des investissements de la Chine. Actuellement, malgré une conjoncture encore assez incertaine, l’Empire du Milieu cherche à consolider cette position économico-commerciale.
DES EXONÉRATIONS DOUANIÈRES EN CHINE POUR LES PRODUITS MALGACHES
Suite au forum sino-africain de décembre 2015 et consciente des potentialités du pays, la Chine affiche son intention de renforcer la coopération avec la Grande île. Dans cette optique, sur les 52,5 milliards d’euros destinés à l’Afrique, la banque de développement chinoise se dit prête à accorder environ 4,4 milliards d’euros pour la réalisation de projets publics et privés dans le pays. Le transport aérien et les infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires sont les domaines d’intervention privilégiés, mais sans exclure d’autres domaines. Une dizaine de programmes de coopération sont à l’étude concernant l’agriculture, l’énergie et le tourisme, en plus des partenariats déjà établis. Dans l’agriculture, par exemple, une association d’opérateurs chinois envisage de mettre en place un forum annuel ainsi qu’un institut de formation. Les filières du coton et du crabe intéresseraient également les Chinois. Les cadres législatifs pour réguler l’exploitation de ces produits sont d’ailleurs en cours d’élaboration. Pour faciliter leurs activités, des opérateurs chinois ont demandé aux autorités malgaches la création d’une zone économique spéciale qui leur serait dédiée. Cela viendrait renforcer la politique préférentielle lancée par le gouvernement chinois. En effet, 95% des produits malgaches peuvent bénéficier d’une exonération de droits de douane quand ils entrent en Chine.