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Madagascar

La Grande Île ajuste sa démarche pour doper son commerce extérieur

Afin de développer le commerce extérieur, notamment avec les pays de la région, le pays doit adapter son offre. Il faut élargir la gamme des produits, en respectant la qualité et les normes, et incorporer plus de valeur ajoutée.

Selon la note de conjoncture 2017 du ministère de tutelle, l’économie malgache affiche un niveau de résilience élevé, une compétitivité améliorée et une capacité d’exportation accrue. À en juger par les échanges commerciaux vis-à-vis de l’Europe et des États-Unis, la balance commerciale est positive. Les chiffres récents pour ces deux continents indiquent respectivement 493,5 millions d’euros et 188,6 millions de dollars. Si les bonnes performances de l’export vers l’Amérique s’expliquent par la reprise de l’African growth Opportunity Act (AGOA), celles enregistrées avec l’Europe relèvent, entre autres, de l’Accord de partenariat économique (APE). L’APE constitue un vecteur de croissance pour la Grande Île car il offre un libre accès au marché de l’Union européenne en contrepartie d’une ouverture partielle et graduelle du marché malgache. Ainsi, 80 % des produits du Vieux Continent peuvent entrer sous régime de franchise de droits de douane à Madagascar. 
La position commerciale du pays semble favorable, mais au regard des échanges extérieurs avec les marchés limitrophes du COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe), de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique austral) et de la COI (Commission de l’océan Indien) ainsi qu’avec les pays émergents d’Asie, le déficit est important. 

Accroître la compétitivité

Entre 2016 et 2017, par exemple, la balance commerciale avec la SADC est passée de moins 121,6 millions à moins 147,06 millions de dollars. Celle avec la Chine et l’Inde est également passée de moins 596,7 millions à moins 765,05 millions de dollars sur la même période. Tout en défendant ses acquis, le pays doit déployer des efforts continus pour améliorer ses échanges commerciaux bilatéraux et multilatéraux. 
Madagascar doit élargir la gamme de ses exportations et incorporer plus de valeur ajoutée. La majorité des produits expédiés le sont à l'état brut. Beaucoup d'opportunités sont encore sous-exploitées dans différentes régions de l’île, car les opérateurs manquent d'appuis en matière d'exploitation et d’exportation. Pour y remédier, le pays bénéficie de l’assistance européenne grâce notamment aux programmes d’appui au secteur privé (Procom), au développement des exportations et à l'intégration régional (Padeir) et au développement rural (Afafi). L’idée d’un tarif industriel pour l’électricité a en outre germé lors de la table ronde économique annuelle initiée par l’Union européenne afin d’avoir des services énergétiques performants pour assurer la transformation de produits. 
Un plan d'investissement extérieur servira de levier du développement des infrastructures dans les domaines de l’énergie, de l’eau et des transports, en partenariat avec les secteurs privés malgache et/ou européen. Pour pénétrer les marchés régionaux, chaque filière devrait disposer d’une politique de développement spécifique. Dans le textile, par exemple, le pays doit créer de la valeur à travers le design, l'innovation et la valorisation par le marketing. La réalisation systématique d'études d'impact devrait dorénavant se faire avant la signature, afin d'en évaluer l'intérêt et en définir le contenu. 
La participation effective du secteur privé à la préparation des négociations commerciales, dans tout processus d’élaboration de politique, de stratégie et de textes législatifs relatifs à l’environnement des affaires, s’imposerait de même. Ainsi, le niveau de compétitivité des entreprises malgaches sur le commerce extérieur devrait s’accroître.