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LACOSTE
Madagascar

Lacoste choisit de produire à Madagascar

Après des études de faisabilité qui auront duré quatre mois, la marque au crocodile a décidé de faire confectionner ses pulls, sweatshirts et polos par un sous-traitant local. Mais elle envisage d’avoir à terme sa propre unité de production.

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D’autres marques mondiales devraient se manifester dans le sillage de Lacoste.   ©Droits réservés
 

La compétitivité et la qualité de la main d’œuvre malgache intéressent de plus en plus les grandes marques internationales de vêtements. Selon le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP), c’est la célèbre marque française de prêt-à-porter Lacoste qui, à son tour, a décidé de se poser dans la Grande Île. « Lacoste va, dans un premier temps, travailler avec une entreprise franche déjà active dans le secteur et implantera ultérieurement sa propre usine de production », a indiqué Herilanto Rakotoarisoa, le président du GEFP, lors d’une rencontre avec la presse début novembre. Le nom de cette entreprise franche n’a pas encore été révélé, mais le nom de CIEL circule dans le milieu des observateurs.

Une aubaine pour Madagascar

Dans un passé proche, de grandes marques internationales comme Decathlon, Puma, Reebok, L.L.Bean, Quicksilver ou GAP ont déjà pris la décision de s’installer à Madagascar, mais l’instabilité politique et économique au début des années 2010 les a contraintes à plier bagages. Aujourd’hui, alors que l’ordre constitutionnel règne à nouveau, les portes commencent à se rouvrir et les opportunités d’affaires refleurissent. D’autant que le pays a de solides atouts avec, par exemple, une « productivité de 15 % à 20 % supérieure à celle des autres pays d’Afrique subsaharienne », fait valoir le président du GEFP.
Celui-ci laisse entendre que d’autres grandes enseignes mondiales sont attendues à Madagascar « très prochainement ». Bonne raison à cela, depuis un certain temps, ces grandes marques désertent la Chine, pourtant leader mondial du secteur de textile. Une aubaine pour Madagascar qui est aussi, géographiquement parlant, en bonne position pour fournir à la fois l’Europe et les États-Unis. Les entreprises membres du GEFP affirment, de leur côté, qu’elles sont prêtes à proposer des produits pouvant concurrencer des pays bien installés dans la région comme le Mozambique, le Kenya ou l’Éthiopie.
Le secteur textile reste le deuxième pourvoyeur d’emplois à Madagascar, juste derrière l’agriculture. Il devrait créer 200 000 emplois supplémentaires d’ici 2025 avec l’implantation de ces grandes marques. « L’industrie textile représente 19,35 % du PIB, 30 % des exportations et 7 % des investissements directs du pays », rappelle Herilanto Rakotoarisoa, mais devrait notoirement se développer avec le projet UKTP (United Kingdom Trade Partnership), initié par le Centre du commerce international de Genève et financé par le gouvernement britannique, qui vise à augmenter les exportations vers l’Union européenne et le Royaume-Uni sur la période 2019-2022. Un projet ambitieux qui va notamment appuyer 15 entreprises du secteur textile et de l’habillement. Quand l’habillement va, tout va ?

Trop d'impôts et redevances
Si le pays dispose de nombreux atouts pour devenir un leader régional du textile, les membres du GEFP jugent que l’environnement des affaires constitue un frein au développement. En effet, en plus des problèmes récurrents d’énergie (trop chère) et le pitoyable état des infrastructures routières et portuaires, les dirigeants d’entreprises franches se plaignent des prélèvements auxquels ils sont assujettis. Trop lourds, ces impôts et redevances nuisent à leur compétitivité. Ils appellent, ainsi, les responsables de l’État à engager un dialogue public-privé afin de trouver des solutions pérennes pour ce moteur de l’économie malgache.