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Maurice

Le Crédit Agricole au plus haut historique

Le Crédit Agricole conforte en 2021 son leadership avec un produit net bancaire (PNB) en progression de 4,6 %, à 207 millions d’euros. Et surtout, la banque mutualiste affiche un résultat net de 46,5 millions d’euros. Un record historique…

Historique. La Caisse régionale de Crédit Agricole de La Réunion n’a jamais gagné autant d’argent qu’en 2021. La banque mutualiste affiche en effet un résultat net de 46,5 millions d’euros, en hausse de 22,4 % par rapport à 2020 (38 millions) et de 3,3 % par rapport à 2019 (45 millions). Un record historique dont s’est évidemment félicité Frédéric Brette, le directeur général de la banque, pour qui c’était la dernière assemblée générale annuelle, le 8 avril dernier, au Village by CA, à Saint-Denis. Il laisse la place à Didier Grand (lire notre hors-texte) alors que Jean-Émile Fontaine cède, lui, son siège de président du conseil d’administration à Pascal Quineau.

Indicateurs au vert

Le résultat net est le fruit d’une année placée sous le signe de la reprise pour le Crédit Agricole qui voit son produit net bancaire (PNB, ce qui pour une banque correspond à son chiffre d’affaires) atteindre 207 millions d’euros, en progression de 4,6 % par rapport à 2020 et de 2,5 % par rapport à 2019 (avant la crise de la covid-19). Des reprises de provisions ont aussi, sans nul doute, contribué à l’excellente performance de la banque. 
Pour Dominique Brette, « la hausse de près de 5 % du PNB est un pic historique que nous n’avons jamais vu ; nous avons bien tenu après le creux dû à la crise covid ». Et tous les indicateurs sont au vert pour la banque qui revendique 269 279 clients. L’encours d’épargne atteint plus de 5,6 milliards d’euros, en progression de 6,97 % en 2021. À ce propos, on peut estimer que la crise de 2020, et les incertitudes qu’elle a générées, a favorisé l’épargne. Mais l’encours de crédit n’est pas en reste avec une croissance de 5,13 %. L’encours est dopé en particulier par les prêts à l’habitat et il franchit le cap des six milliards d’euros. On notera au passage que la couverture du crédit par l’épargne s’est améliorée et n’est pas très loin des 100 %, ce qui est une bonnechose pour la banque. 
« Comme chaque année, nous avons pu distribuer plus de 1,1 milliard d’euros de crédit, précise Frédéric Brette. Nous confortons notre leadership à La Réunion comme à Mayotte. Nous l’assumons, et sommes plus que jamais engagés au service de nos territoires. » Avec des fonds propres supérieurs à 1,2 milliard d’euros et un ratio de solvabilité de 25,5 %, la Caisse régionale du Crédit Agricole se révèle solide et conforte son leadership. Numéro un sur la plupart des segments, elle annonce 30,2 % de parts sur le marché du crédit et 30,3 % sur la collecte. Le numéro deux (Caisse d’Épargne Cepac) se situe, selon elle, à respectivement 17,2 % et 24,2 %. 
Les nouveaux directeur général et président héritent donc d’une banque en excellente santé pour décliner son projet sociétal qui se résume en trois priorité : « Agir pour le climat et la transition vers une économie bas carbone, renforcer la cohésion et l’inclusion sociale et réussir les transitions agricole et agroalimentaire. » Pour afficher ces ambitions, dans ce haut lieu de l’innovation et des startup qu’est Le Village by CA, c’est d’ailleurs en Wello que les dirigeants de la banque verte sont arrivés ce jour-là. Un triporteur électrique urbain qui a vu le jour à La Réunion avant de s’exporter en Métropole. Tout un symbole.
 

 

Du changement à la gouvernance

Le hasard a fait que l’assemblée générale du 8 avril a officialisé un double changement à la tête de la banque. Celui de président avec la nomination de Pascal Quineau (voir notre article page 22) qui succède à Jean-Émile Fontaine, mais aussi celui de directeur général, Didier Grand succédant à Frédéric Brette. Pour Didier Grand, c’est un retour aux sources. À 58 ans, marié et père de trois enfants, il revient en effet dans une caisse qu’il connaît bien pour en avoir été son directeur général adjoint de 2007 à 2011. À son départ de La Réunion, il avait été nommé directeur général adjoint de la caisse de Provence Côte d’Azur avant de rejoindre la caisse de Martinique-Guyane dont il prendra la direction générale en 2017. Pour ce natif de Madagascar, qui a grandi à La Réunion, c’est clair : « Quel que soit l’environnement, nous avons un devoir d’optimisme et d’engagement. »