Le Fonds de l’Opep soutient la transition vers la cuisson propre
Madagascar vient de bénéficier d’un financement de 36,5 millions de dollars du Fonds de l’Opep pour lancer son programme national de transition vers la cuisson propre. De quoi doter 200 000 ménages de moyens de cuisson alternatifs au charbon de bois et au bois de chauffe.
Les premiers fonds destinés à financer le programme national de transition vers la cuisson propre sont en cours de déblocage. Le Fonds de l’Opep pour le développement international (Ofid) a approuvé mi-décembre un montant de 36,5 millions de dollars, dont 1,5 million de dollars à titre de subvention, pour soutenir le programme. Avec ce financement, Madagascar peut enclencher la vitesse supérieure pour amener sa population à utiliser des combustibles propres, autres que le bois de chauffe ou le charbon de bois.
Il y a urgence
Dans son programme national de transition vers la cuisson propre, la Grande Île ambitionne de doter 2 500 000 ménages de solutions de cuisson propre et de réhabiliter 500 000 hectares de forêts. L’idée est que 50 % des ménages soient équipés de foyers améliorés, tandis que 20 % d’autres utilisent des combustibles d’origine biologique. Ce qui nécessiterait un financement allant jusqu’à 200 millions de dollars. Les 36,5 millions de dollars du Fonds de l’Opep permettront de couvrir 200 000 ménages et de réhabiliter 1 500 hectares de forêts.
Le financement entre dans le cadre du fonds fiduciaire pour l’accès et la transition énergétique de l’Opep. Madagascar a été « sélectionnée pour en abriter le projet pilote en raison de l’urgence et de l’ampleur des besoins du pays », précise le Fonds. Le déblocage de ce premier prêt était urgent « en raison de la lenteur des progrès pour assurer l’accès universel d’ici 2030 », comme l’avait souligné le Dr Abdulhamid Alkhalifa, directeur général du Fonds de l’Opep, lors du forum sur l’Énergie durable pour tous (SEForAll) qui s’est tenu à Kigali, au Rwanda, en mai. Il faut dire qu’à Madagascar, le chemin pour parvenir à équiper la moitié des foyers en solutions de cuissons propres d’ici 2030 est encore long et tortueux. « Madagascar est le pays d’Afrique qui a le moins recours aux moyens de cuisson propres comme l’électricité, le gaz de pétrole liquéfié, l’éthanol, le charbon écologique ou le gaz avec moins de 12 % des ménages utilisant ces combustibles propres et des foyers de cuisson améliorés à bois ou à charbon », notent les autorités dans le programme de transition vers la cuisson propre.
À Sharm El Sheikh, en Égypte, lors de la COP27, Vahinala Baomiavotse Raharinirina, directrice de cabinet de la présidence de la République a encore rappelé que 90 % de la population malgache utilise du charbon de bois et du bois de chauffe pour cuire les aliments. Or Madagascar a déjà perdu 30 % de ses forêts ces 60 dernières années à cause de leur surexploitation à des fins de combustible.
À la problématique de la déforestation s’ajoute celle de la pollution de l’air intérieur, à l’origine de 17 000 décès par an. La directrice de cabinet de la présidence indique même que 20 % de la mortalité infantile serait due aux infections pulmonaires causées par l’inhalation des fumées des foyers traditionnels au charbon de bois et/ou au bois de chauffe.
Soutien de l’Arabie saoudite
Le Fonds de l’Opep n’est pas la seule organisation qui va soutenir Madagascar dans la mise en œuvre de son programme national de transition vers la cuisson propre. Le gouvernement saoudien ainsi que d’autres partenaires internationaux ont déjà manifesté leur intention de soutenir la Grande Île. L’entente entre le gouvernement saoudien et Madagascar qui est l’un des pays bénéficiaires de l’initiative saoudienne de séquestration de carbone a été officiellement présentée à Sharm El Sheikh, en Égypte, en marge de la COP27, en novembre.