Le port de Sainte-Marie change de dimension
Après l’agrandissement du bassin, les aménagements se poursuivent sur les quais du port de Sainte-Marie pour créer un pôle de commerces, de services et de restauration. Livraison annoncée en fin d’année.
Le port de Sainte-Marie est né d’une opportunité : la construction de la piste longue de l’aéroport, mise en service en 1994. En avançant sur la mer, celle-ci créait un abri, qui aurait pu suffire pour accueillir la vedette de sauvetage des pompiers de Gillot. Décision a été prise d’aménager un vrai port de pêche et de plaisance, qui a rapidement vu ses pontons afficher complet.
Initialement confiée à la CCI Réunion, la concession portuaire a été transférée à la Cinor qui a lancé un programme d’agrandissement, pour porter la capacité des bassins de 180 à 337 places de bateau, mais surtout pour faire du seul port de la côte nord de La Réunion un véritable pôle d’attraction. L’intercommunalité a également dû ouvrir son porte-monnaie (900 000 euros), en 2021, pour résoudre le problème récurrent d’ensablement du chenal d’accès. Le marché a été attribué à l’entreprise de travaux maritimes Ocetra, qui a mobilisé deux pompes de forte puissance, montées sur une barge, pour rétablir un accès satisfaisant et prévenir tout nouvel ensablement pendant deux ans.
Les travaux d’équipement des bassins et de leurs abords se terminent et la construction de 2 000 m² de bâtiment, sur le quai, est en cours. « Dix-huit box commerciaux seront proposés à la location, dont 12 pour des activités de restauration, annonce Didier Gopal, vice-président de la Cinor. Nous sommes déjà très sollicités ! Des locaux sont également prévus pour les pêcheurs professionnels ainsi qu’un local de traitement du poisson et une surface de vente de poissons frais. Nous souhaitons également accueillir les passagers des paquebots et l’office du tourisme intercommunal aura son espace sur le port. »
L’intercommunalité aura investi au total 19,6 millions d’euros dans l’opération, dont 5,3 millions de subventions européennes. La nouvelle organisation prend forme progressivement. La Cinor a décidé de gérer les installations en régie, qui vient d’être créée. Willy Maillot a été nommé directeur du port en avril. Didier Gopal voit maintenant plus loin. À ses yeux, la petite passerelle créée entre le nouveau bâtiment portuaire et l’ancienne route reconvertie en sentier littoral ne doit pas uniquement encourager les promeneurs à descendre boire un verre ou acheter du poisson sur le quai. Elle peut symboliser le lien entre l’infrastructure portuaire et le territoire. « Il y a des espaces, à l’arrière, pour attirer des activités de recherche ou de production liées à l’économie de la mer, poursuit l’élu. Sainte-Marie a une carte à jouer dans ce domaine, en connexion avec la Technopole et le Cyroi, pour accueillir les jeunes pousses qui sortiront de ces entités. »
En attendant, la mise en exploitation des locaux du port est espérée pour la fin de cette année. Les habitués du site l’attendant avec impatience et les 500 m² de terrasse qui dominent les bassins, sur la partie supérieure du bâtiment, pourraient devenir un haut-lieu événementiel.
Le club hyppique en bout de piste : Placé en redressement judiciaire en 2020, le Club hippique de Bourbon a échappé à la liquidation en fin d’année dernière et s’apprête à entamer une nouvelle vie. En février dernier, l’aéroport Roland-Garros a acheté les deux hectares qu’il occupait, sur la rue Guynemer menant à la Base aérienne.
Le club s’est vu proposer une nouvelle implantation, de l’autre côté du domaine aéroportuaire, vers La Mare, où un espace boisé de quatre hectares pourra accueillir ses activités d’ici 2024, le temps des travaux d’installation. Il se trouvera entre la zone des aéroclubs, à proximité immédiate, et le port de Sainte-Marie également tout proche. Insensiblement, le bout des pistes de Gillot trouve une vocation de zone de loisirs, à laquelle les concepteurs de la piste longue n’avaient sans doute pas pensé il y a trente ans !