Le port mauricien veut améliorer sa compétitivitéAbonné
Poumon économique de Maurice, le port est engagé dans la course à la productivité. Mais il doit aussi s’adapter aux tensions géopolitiques et aux stratégies des grandes compagnies maritimes. Sans oublier les problèmes de main-d’œuvre. Dans ce contexte, on parle de plus en plus en plus de privatisation.
La pandémie de covid-19 a fait comprendre au monde l’importance de la logistique, un secteur essentiel lorsqu’il a fallu acheminer vaccins, médicaments et carburants. « Nous sommes les facilitateurs du commerce mondial », résume Neerish Chooramun, directeur marketing et communication de Velogic, poids lourd mauricien de la logistique, implanté sur six territoires, en Afrique et dans l’océan Indien.
Les sociétés de logistique sont les partenaires privilégiés des industries exportatrices mauriciennes comme le géant CIEL Textile ou de grosses entreprises d’ingénierie civile comme l’Indien Larsen & Toubro, bref des acteurs incontournables du développement économique de Maurice et de l’océan Indien. « Les demandes augmentent de façon vertigineuse et les temps d’attente ont un impact sur les coûts. Il y a un manque de conteneurs. La Chine, qui devient le plus gros producteur, contrôle le marché mondial », résume en quelques mots Dass Appadu, président de la branche locale du Chartered Institute of Logistics and Transport (CILT), organisme international des professionnels de la logistique.
La hausse des coûts
Le secteur fait face à des difficultés. Les tarifs du fret ont explosé en 2024, passant de 2 000 dollars à 9 000 dollars pour un conteneur de 40 pieds en provenance d’Asie. Le coût du fret est dicté par les armateurs pour des raisons d’offre et de demande. La crise géopolitique en mer Rouge a ajouté trois à quatre semaines de traversée sur les routes maritimes. « Les problèmes dans la mer Rouge affectent le transit car les navires doivent ces jours-ci passer par le Cap de Bonne-Espérance », souligne Jean François Decotter, directeur général de Somatrans Bolloré Logistics Ltd, une société du groupe IBL qui vient de fêter ses 50 ans d’existence.
Quand il y a un déficit dans le nombre de conteneurs disponibles, il y a un impact sur la consommation car même si l’on note une tendance à la baisse pour la fin de l’année, les tarifs ne reviendront jamais au niveau initial. « Malheureusement, nous n’avons aucun contrôle sur le coût du fret », regrette Mahen Goondeea, directeur de Snehan Freight et président de l’Association professionnelle des transitaires (APT).
Ajouté à ce contexte international volatil, les transitaires mauriciens font face à des problèmes récurrents. Le manque de personnel et de matériel au service des douanes, plus particulièrement en ce qui concerne le scan des marchandises, est une contrainte majeure au bon fonctionnement des opérations. « Cela retarde les procédures et l’APT a demandé à la douane de faire des efforts car il y a un impact sur les coûts d’opération », explique Mahen Goondeea.
De gros investissements
Mais à en cro...
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