Le salaire minimal pas facile à gérer
Qualifiée de « décision historique » par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, la création d’un salaire minimal brut de 8 140 roupies (203 euros) marque effectivement un tournant pour l’économie mauricienne. Face à des pays à coûts beaucoup plus faibles, elle sera moins compétitive et devra donc se tourner vers davantage de valeur ajoutée. Le secteur du textile n’a d’ailleurs pas attendu cette décision pour s’implanter dans d’autres pays, tels que Madagascar, le Bengladesh et l’Inde. Dans les activités employant beaucoup de main-d’œuvre, l’impact du salaire minimal sera important et pourrait entraîner un effet de chaîne. En effet, les salariés qui se situaient déjà à ce niveau pourraient revendiquer une augmentation. D’autre part, le travail au noir pourrait s’accentuer. Les avis des économistes sont très partagés sur l’intérêt d’un salaire minimal. Un pays comme la Suisse n’en a pas et affiche pourtant un niveau de salaires très élevé. Le salaire minimal de Maurice, en tout cas, a mis neuf mois avant de voir le jour. Pas neuf mois de grossesse, mais neuf mois de négociations entre l’État, le secteur privé et les syndicats.