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La Réunion a montré sa résilience durant la crise, comme en témoigne son secteur de l’immobilier.
Réunion

Le secteur de l’immobilier est parfaitement immunisé

L’immobilier a traversé l’année 2020 sans trop de difficultés et il s’est même permis d’afficher de la croissance par rapport à 2019. La demande est au plus haut en 2021, mais l’offre ne se révèle pas toujours adéquate en matière de prix. Autant d’éléments qui incitent à une profonde réflexion liée à l’aménagement du territoire.

Ce dossier commence par un entretien avec Vincent Le Baliner, président du Club immobilier qui s’apparente à un véritable « think tank ». Un rôle primordial si l’on considère le poids du secteur dans l’économie et les défis de l’aménagement du territoire et du développement durable. Et le club ne manque pas d’idées sur ces questions. 
Rien n’est évident sur une île où l’on constate de grosses disparités dans les prix qui fluctuent d’un quartier à l’autre et ne répondent pas toujours aux budgets des ménages. Dans l’immobilier d’entreprise, dont les rendements locatifs se révèlent bien plus élevés que dans l’Hexagone, la rareté de l’offre explique des prix qui battent tous les records. 
Sur un petit territoire insulaire et montagneux, le foncier prend inévitablement de la valeur. Et il est important que les collectivités utilisent à bon escient leurs réserves et en constituent de nouvelles. La pression démographique, même si elle diminue, demeure forte et, surtout, le changement des modes de vie, marqué par la décohabitation, mettent la pression sur la demande. L’accès à un logement satisfaisant est un puissant vecteur d’intégration sociale. Pour l’immobilier d’entreprise, c’est un moyen de stimuler la création d’emplois car le télétravail, quand l’activité le permet, n’est pas pour autant la panacée. Au minimum, les tiers-lieux demeurent nécessaires. 
Parmi les défis auxquels doivent faire face les professionnels de l’immobilier et de la construction, figure en bonne place l’augmentation des coûts des matériaux et du fret. De quoi inciter au développement de solutions locales qui commencent à voir le jour en lien avec le bâti tropical et l’économie circulaire. Dans ce domaine du bâti tropical, La Réunion est plutôt en pointe et pourrait même devenir une référence mondiale, comme en témoignent plusieurs réalisations dont celle en cours de la nouvelle aérogare bioclimatique de l’aéroport Roland Garros. « Quand le bâtiment va, tout va », on connaît la formule qui, aujourd’hui, se conjugue avec le développement durable. À ce sujet, La Réunion est un beau laboratoire tropical qui pourrait doper l’export. Et cela passe par la formation d’ingénieurs ingénieux. Ce qui est en bonne voie.