« LEADERSHIP TALKS » AVEC DEUX HÉROS DE LA « RYDER CUP » – « Intégrer le talent individuel au service du collectif »
En prélude à l‘ouverture de l’AfrAsia Bank Mauritius Open, un Leadership Talks a été organisé pour voir en quoi le golf, sport individuel le plus pratiqué au monde, pouvait aussi prendre une dimension collective où le leadership du capitaine joue un rôle déterminant.
Dans les compétitions par équipe, comme la prestigieuse Ryder Cup, le golf peut inspirer les entreprises dans leur leadership. Tel était le sujet abordé lors du débat organisé pour quelques heureux golfeurs mauriciens en marge de l’AfrAsia Bank Mauritius Open. Pour l’animer, deux golfeurs connaissant parfaitement le sujet : le Danois Thomas Bjorn et le Belge Nicolas Colsaerts, vice-capitaines européens désignés pour l’édition 2023 de la Ryder Cup et forts d’une longue expérience de ce tournoi.
La Ryder Cup n’est rien de moins que le plus grand tournoi de golf au monde, tant par le niveau des joueurs (les 12 meilleurs golfeurs américains contre les 12 meilleurs européens) que par la notoriété de l’événement. C’est la troisième plus grosse manifestation sportive par sa médiatisation, avec 5 000 heures de retransmissions dans 185 pays, touchant 400 millions de foyers et 300 000 spectateurs sur la semaine de compétition, soit 50 000 spectateurs par jour.
Thomas Bjorn, premier Danois de l’histoire à disputer la Ryder Cup en 1997, capitaine de l’équipe d’Europe en 2018, qui l’a emporté à Paris, se montre catégorique. « Participer à la Ryder Cup, c’est sortir du one-man business pour se mettre au service du collectif. Et c’est ce qu’il y a de plus prestigieux sur un CV de golfeur, synonyme d’une excellence au feeling particulier. En tant que capitaine, vous avez des prérogatives et aussi l’immense fierté d’agir en leader. »
Le capitaine a la responsabilité de choisir (après élimination) ses 12 lieutenants en se basant sur un long processus de points glanés sur les tournois, de prise en compte des états de forme des meilleurs Européens, souvent parmi les meilleurs joueurs du monde, pour disputer trois jours de matchs en confrontation directe et en équipe. Il faut préparer ses troupes à gérer les moments liés à des retournements de situation spectaculaires, capables de mener à la déroute ou de toucher le Graal.
« C’est autant d’implications, autant de styles différents, qui soulignent en fin de compte votre leadership, explique Thomas Bjorn. Qu’il s’appelle Rory Mc Ilroy et qu’il soit le numéro un mondial, il faut arriver à le comprendre, tirer le meilleur de l’individu pour consolider le collectif et façonner le succès. » Du haut de ses 51 ans, Thomas Bjorn, est un monument du golf avec un impressionnant palmarès de 15 victoires sur le circuit pro en 29 ans de carrière.
Quant à Nicolas Colsaerts, 41 ans, l’Histoire retiendra qu’il a été le premier Belge à jouer la Ryder Cup et à la gagner en 2012, face à une sélection américaine menée par nul autre que le légendaire Tiger Woods. « C’était comme une mission. Gérer un environnement hostile. Affronter une opposition coriace animée par des cracks du golf mondial. Avec au bout du compte la reconnaissance de ses coéquipiers pour un travail collectif accompli dans une dynamique. Ce genre de succès façonne votre leadership dans tout ce que vous entreprenez. Sur le green comme dans la vie de tous les jours. Dans la Ryder Cup, vous ne gagnez rien d’autre que le trophée. Mais c’est une opportunité unique de voir le talent de chacun dans un dispositif d’équipe. » Golfeur pro depuis 2000, Nicolas Colsaerts a enregistré trois victoires dans l’European Tour, dont la première en 2019 dans l’Amundi Open de France.