L’éco-organisme Cyclévia pour les huiles et lubrifiants usagés
Créé quelques mois plus tôt par les industriels français des huiles et des graisses minérales, Cyclévia est devenu le 23 mars dernier un éco-organisme agréé, endossant la responsabilité élargie des producteurs (REP) en matière de traitement des déchets de la filière. Son périmètre inclut l’Outre-mer et André Zaffiro, son directeur général, a entamé fin avril à La Réunion une tournée de ces territoires où la prise en charge de ces déchets très polluants est jusqu’à présent financée par l’Ademe. À La Réunion, Suez est chargé de leur collecte et de leur expédition vers la Métropole, non sans difficulté actuellement en raison des perturbations du fret maritime. Sur les 5 679 tonnes d’huiles collectées en Outre-mer en 2019, près de 2 100 tonnes l’ont été à La Réunion.
Cyclévia a l’ambition « d’aller chercher jusqu’au dernier litre » les huiles usagées, notamment celles qui ne sont pas collectées en vrac par Suez parce qu’elles sont stockées dans des contenants variés, dans les stocks des garages automobiles. Quelques années seront sans doute nécessaires pour atteindre cet objectif. À La Réunion, entre 3 000 et 4 000 tonnes d’huiles et de lubrifiants sont mises sur le marché chaque année. Toutes ne sont pas récupérables : une partie, estimée à 32 %, est « perdue » dans les câbles ou les chaînes de tronçonneuses qu’elle graisse, dans les fuites, ou bien elles sont malheureusement déversées dans la nature. Bon an, mal an, la centrale de Bois-Rouge en brûle entre 800 et 1 200 tonnes. André Zaffiro ne cache pas que « l’objectif de Cycléa est plutôt d’orienter le flux vers la régénération ».
Un responsable pour l’Outre-mer sera bientôt recruté par Cyclévia. À La Réunion, l’éco-organisme s’appuiera sur le Syndicat de l’importation et du commerce de La Réunion (SICR), qui accompagne les filières REP depuis de longues années. L’éco-contribution qui s’applique d’ores et déjà sur les ventes de ces huiles et lubrifiants équivaut à quelques centimes par litre pour le consommateur final. Les metteurs en marché s’acquittent pour leur part de 89 euros par tonne. Les huiles collectées à Mayotte seront pour leur part convoyées vers La Réunion. Cyclévia financera des actions de sensibilisation du grand public et recherchera des solutions locales de prétraitement ou de traitement des déchets collectés.