L’économie mauricienne : diversifiée, ouverte et tertiaire
Les axes de la politique économique nationale ont été clairement identifiés par le gouvernement mauricien en 2015 et réaffirmés dans le nouveau Budget 2017.
Les axes principaux de la politique économique sont le renforcement du secteur des PME, l’amélioration des infrastructures portuaires et domestiques, l’amélioration du climat des affaires en facilitant l’investissement et l’ouverture de Maurice vers le monde.
DE NOMBREUX ACCORDS INTERNATIONAUX
Maurice est membre de l'Organisation des nations unies (ONU), de l'Union africaine (UA) et bénéficie d'un accord spécial avec l'Union européenne dans le cadre de la convention de Lomé (renouvelée pour vingt ans à Cotonou en 2000), signée par les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (pays ACP). Maurice est également membre de la COI (Commission de l’océan Indien), du COMESA (Marché commun de l'Afrique orientale et australe) et de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), ce qui lui permet de bénéficier d’accès préférentiels aux marchés de l’Afrique australe et orientale. En sus de ces accords, Maurice a signé de nombreux accords de non-double imposition afin de développer son centre financier (1).
UNE POLITIQUE AXÉE SUR L’INVESTISSEMENT ÉTRANGER
En 2016, les investissements directs étrangers (nets des fonds rapatriés par les non-résidents et hors investissements qui transitent en offshore) ont atteint 13,6 milliards de roupies (349 millions d'euros), en progression de 40 %. Selon la Banque centrale de Maurice, l’immobilier (résidentiel principalement) reste très largement en tête avec 73 % du total des investissements devant les services financiers (15 %), le secteur manufacturier (4 %) et la construction (4 %).
La France reste, de loin, la première source des IDE avec 33 % du total, devant la Chine (18 %), l’Afrique du Sud (15 %), les Émirats arabes Unis (7 %) et le Royaume-Uni (5 %). La France était d'ailleurs, en 2015, avec un volume d'échanges de 614 millions d’euros, le troisième partenaire commercial de Maurice (Port-Louis était alors le 11e client de la France en Afrique sub-saharienne). Et comme les années précédentes, le solde (+ 74 millions d’euros) était en faveur de la France…
Quant aux investissements effectués à l’étranger par des entreprises mauriciennes, ils ont chuté, passant de 62 millions d'euros en 2015 à 46 millions d'euros en 2016. (2)
UNE ÉCONOMIE QUI A SU SE DIVERSIFIER
Depuis son indépendance, l’économie de Maurice est passée d’une économie principalement agricole, centrée sur la production de sucre, à une économie diversifiée tournée vers le secteur tertiaire, notamment le tourisme, la finance et l’externalisation de services. Cependant, depuis quelques années, la part des secteurs représentant les piliers d’une économie essentiellement tournée vers l’extérieur évolue peu. Cette situation s’explique notamment par un certain essoufflement de ces secteurs du fait d’une perte de leurs avantages compétitifs.
INADÉQUATION ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE DE TRAVAIL
La population active mauricienne était estimée à 581 000 personnes à la fin du premier trimestre 2017 contre 584 600 en 2015. À Maurice, les femmes occupent 45 % des emplois. Le taux de chômage est estimé à 7,6 %. Près de 50 % des chômeurs sont des jeunes de moins de 24 ans. Le chômage touche particulièrement les femmes, les jeunes et les moins diplômés. Cela explique une certaine inadéquation entre l’offre et la demande de travail. En effet, certains secteurs comme l’informatique et l’externalisation de services sont confrontés à une pénurie de main d’œuvre qualifiée.
Au premier trimestre 2017, 68,7 % des actifs travaillaient dans le secteur tertiaire, 23,6 % dans le secteur secondaire et 7,7 % dans le secteur primaire. À noter que 5,4 % des actifs ont un second emploi.
18,4 % des emplois sont dits « self-employed », c’est-à-dire des personnes travaillant à leur propre compte et 2,2 % travaillent pour leur famille ou une entreprise familiale. Les secteurs qui emploient le plus de main d'œuvre sont l’industrie (à noter que 40 000 postes y sont occupés par des travailleurs étrangers), l’administration publique, le commerce, la restauration et l’hôtellerie.
(1) https://www.fscmauritius.org/en et http://www.mauritiusifc.mu/.
Pour la liste des principaux accords, voir les sites https://mu.ambafrance.org/ – Rubrique « Traités », http://www.comesa.int, http://www.sadc.int,
http://www.europa.eu, http://www.coi-ioc.org et http://www.wto.org.
(2) Sources : http://statsmauritius.govmu.org.
PIB (croissance annuelle) : 3,9 %
PIB par habitant : 363 802 roupies, soit environ 10 553 dollars ou encore 9 235 euros (au 30 juin 2017)
Endettement de l’État (en % du PIB) : 56,20 %
Taux d’inflation : 2,40 %