L’État demande des comptes à Rio Tinto
Actionnaire à 20 % de QIT Madagascar Mineral (QMM), filiale à 80 % du groupe minier multinational Rio Tinto, l’État malgache a demandé le lancement d’un audit financier et organisationnel de l’entreprise. L’objectif est de déterminer les impacts réels de l’exploitation de sables minéralisés (ilménite) sur la vie économique et sociale de Tolagnaro (Fort-Dauphin) depuis 21 ans. La compagnie minière rencontre en effet des difficultés financières et l’État devrait concourir à sa recapitalisation pour un mon-tant de 16 millions de dollars, ce qui ne l’enthousiasme guère. D’autant que deux augmentations de capital ont déjà été opérées en 2012 et en 2015. La chute du cours des matières premières sur le marché mondial avaient entraîné des pertes supérieures à la moitié du capital social. Faute de moyens, l’État malgache avait alors contracté un emprunt de 77 millions de dollars auprès du groupe minier, emprunt devant être remboursé par… les futurs dividendes qui se font attendre. L’association entre l’État malgache et Rio Tinto devant prendre fin en 2023, l’audit doit aussi déterminer les mesures à prendre dans cette perspective.
