« Lokal », le salon qui révèle la richesse du « Made in Réunion »
Le Quotidien de La Réunion, premier quotidien de l’île, se diversifie, comme son concurrent Le JIR, dans l’organisation de salons. Si l’on a déjà connu des salons du « Made in Réunion » dans le passé, l’innovation pour ce salon « Lokal », organisé du 8 au 10 septembre, a consisté à rassembler la production industrielle, agricole, artisanale et l’économie circulaire. Une façon aussi de se positionner par rapport à son concurrent qui organise un salon de l’écologie. Avec près de 120 exposants, les acteurs économiques ont répondu présent, accueillant sur leurs stands de nombreux collégiens et lycéens. Il faut dire que l’ADIR, l’association des industriels, était le principal partenaire du Quotidien. En second niveau, on trouvait le groupe Urcoopa, la Cinor (communauté de communes du nord de l’île), le Territoire de l’Ouest (l’équivalent de la Cinor pour l’ouest de l’île), la Chambre de commerce et d’industrie ainsi que la Région Réunion. Huguette Bello, présidente de la principale collectivité territoriale, a d’ailleurs tenu un discours très offensif durant l’inauguration du salon. Le président de l’Adir, Michel Dijoux, pour sa part, a annoncé que le dispositif de soutien régional au fret pour l’importation d’intrants, géré par la Région, n’était plus réservé aux produits de l’Union européenne. Une information importante si l’on considère certains développements en cours à Madagascar. En particulier celui, très ambitieux tout en étant crédible, de Sahanala (voir L’Éco austral n°381). Outre le fait que la Grande Île pourrait redevenir ce qu’elle a été dans le passé – un grenier pour les îles voisines – à condition de doper sa production de riz, elle pourrait, dans un avenir plus proche, fournir les intrants nécessaires à la production d’aliments pour bétail. Et cela concerne aussi bien La Réunion que Maurice.
La question de la souveraineté alimentaire figurait d’ailleurs parmi les thèmes abordés durant les nombreuses tables rondes organisées durant le salon « Lokal », qui proposait aussi des masterclasses en partenariat avec des entreprises et des associations. Un salon qui a révélé la richesse de la production locale et la motivation de ses acteurs, mais aussi les freins structurels auxquels elle se heurte.