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Parc de Mobility
Madagascar

MOBILITÉ URBAINE : Mobility ou la start-up qui veut marcher sur les traces d’Uber

En reprenant l’application mobility en mai dernier, la nouvelle équipe n’entend pas se cantonner aux véhicules de transport avec chauffeur (VTC), mais propose aussi de la livraison de colis ou de repas et des courses à moto. Cibles visées, les professionnels et les jeunes.

Plateforme lancée en 2021 par une start-up de digitalisation et d’applications mobiles, mobility. mg a été reprise récemment par de jeunes entrepreneurs qui croient en l’«ubérisation » des transports à Madagascar. Ils avaient le projet en tête depuis quelques années, notamment lorsque qu’un premier concept a été lancé en 2017. Mais comme il s’agissait d’une première incursion sur le marché malgache, la prudence a été de mise. « Mieux valait observer l’évolution de la situation plutôt que de tout de suite s’aligner », souligne un des protagonistes.

En mai 2022, l’opportunité d’intégrer le business se présente à eux alors qu’une véritable demande se dessine dans la capitale « pour des véhicules sécurisés, propres, en bon état, voire neufs. Avec un service à bord qui n’existait pas encore à Madagascar, même si cela se fait depuis longtemps à l’extérieur. » En reprenant la plateforme, l’objectif n’est pas de se cantonner aux véhicules de transport avec chauffeur (VTC), car Mobility propose aussi de la livraison de colis ou de repas et des courses en moto. « Si nous n’étions pas entrés tout de suite dans le business, après il aurait été trop tard, d’autant que nous avions l’opportunité d’un partenariat avec un concessionnaire. »

Communication plus adaptée

Dans la foulée, une dizaine de voitures et une quinzaine de motos sont acquises, avec des tarifications fixes : 15 000 ariary (3,50 euros) pour un trajet minimum de 3 km et 5 000 Ar (1,18 euro) le kilomètre supplémentaire pour les voitures ; 10 000 Ar (2,35 euros) les trois premiers kilomètres et 1 000 Ar (0,24 euro) le kilomètre supplémentaire pour les motos.

Les prestations mises en place par les précédents propriétaires sont conservées, notamment l’offre dédiée aux professionnels. Un aspect non négligeable car sur les 5 000 adhérents, dont une quinzaine d’entreprises, la majorité sont des professionnels ayant besoin de se déplacer dans la journée. Dans l’interface de l’application, un compte société peut même être ouvert et dispatché entre les collaborateurs au moyen de comptes secondaires permettant de mieux gérer leurs déplacements.

Comme ce type de plateforme est beaucoup utilisé en Occident par une clientèle jeune, Mobility a également décidé de s’engouffrer sur ce positionnement, avec un style de communication plus adapté, compte tenu que « cette gamme d’usagers a besoin de se déplacer mais ne dispose pas forcément de moyens de transport ». Sortir de la région Analamanga (Tananarive et ses environs) est programmé à terme, mais la priorité actuelle est d’asseoir la marque dans la capitale et, en parallèle, d’essayer de mieux comprendre le comportement des consommateurs et le trafic dans la capitale.

Le but avoué par les repreneurs est d’installer le même modèle que la firme américaine Uber à l’origine du concept, en nouant des partenariats avec des prestataires externes de transport. Selon eux, « l’ubérisation n’est pas encore possible à Madagascar en termes de qualité et de sécurité, mais nous sommes en train de travailler pour mettre en place un système équivalent à celui d’Uber. Nous voulons être un véritable intermédiaire de services, pas un simple loueur de véhicules à travers notre plateforme ». En même temps, cela permettrait de professionnaliser le secteur des transports urbains et de créer de l’emploi. Un enjeu d’avenir.