Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

Mayotte

Pas de piste longue avant 2033 ou plus tard encore

Le député de Mayotte Mansour Kamardine a interpellé le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, le 23 mai dernier, lors d’une séance publique de l’Assemblée nationale, au sujet du projet de piste longue pour le département français. Un véritable « serpent de mer » puisqu’on en parle depuis 1985, comme l’a rappelé l’élu mahorais. Cette piste longue permettrait d’accueillir tout type d’avion et d’assurer plus facilement des vols directs vers la France métropolitaine sans devoir transiter par La Réunion. De quoi aussi soutenir le développement touristique de Mayotte qui dispose d’un des plus grands lagons fermés du monde. Mansour Kamardine a rappelé également que lors d’un déplacement à Mayotte en 2019, le président Emmanuel Macron s’était engagé en faveur de cette piste longue dont les travaux devaient démarrer avant la campagne de l’élection présidentielle de 2022. Mais il n’en a rien été.

Le ministre chargé des Transports a expliqué ces retards par des difficultés de procédure et un choix du lieu d’implantation qui n’est pas encore arrêté entre Petite-Terre, où se situe la piste actuelle, et Grande-Terre. L’objectif reste, néanmoins, de disposer « d’ici la fin de l’année 2023 de tous les éléments nécessaires pour justifier le choix du site d’implantation de la piste longue ».

« Les études techniques re-atives à la longueur de la piste à retenir concluent, pour le site actuel de l’aéroport, à une longueur de 2 600 mètres, annonce le ministre. Pour le site alternatif de Grande-Terre, la configuration des lieux permettrait d’envisager une piste plus longue. La longueur exacte sera précisée à l’issue des études en cours. »

Le lancement de la procédure de déclaration d’utilité publique est programmé pour 2024, et le début des travaux pour fin 2025 ou 2026, quels que soient le site d’implantation retenu et les caractéristiques de l’infrastructure. La durée des travaux est estimée à sept ans sur le site actuel de l’aéroport, ce qui nous amène à 2033. Mais rien n’est encore sûr dans la mesure où, pour le site de Grande-Terre, « la durée des travaux sera précisée dans le cadre des études en cours ».

On a pu apprendre aussi que pour les deux options considérées, les sources de financement du projet doivent encore être affinées. Son coût exact reste à préciser, mais devrait représenter environ 500 millions d’euros. L’État serait le principal financeur, avec des participations du Conseil départemental, du Fonds européen de développement régional (Feder) et de l’exploitant de l’aéroport.

De quoi laisser dubitatif Mansour Kamardine qui, en tant que porte-parole des Mahorais, estime que « le projet est régulièrement repoussé uniquement pour des considérations diplomatiques ».