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Madagascar

PHILBERT RATOVONIRINA MANDIMBISON (ACEP MADAGASCAR) : « Nous renforçons notre position dans le paysage financier malgache »

Face à un secteur de la microfinance devenu très concurrentiel, la branche malgache de l’Agence de crédit pour l’entreprise privée (Acep) met en place de nouvelles stratégies, en se déployant notamment en milieu rural. Son challenge est d’atteindre un taux de croissance de 20 %, explique le directeur général adjoint de l’institution.

L’Éco austral : Pourquoi avoir procédé à un « rebranding » au second semestre 2019 ? 
Mandimbison Philbert Ratovonirina : Acep Madagascar fait partie du groupe Acep qui est à l’initiative de ce rebranding dans les pays du continent africain où il est présent (par ordre chronologique d’implantation : Sénégal, Madagascar, Cameroun, Burkina Faso et Niger). Le but est de trouver un nouveau souffle en mettant en place une nouvelle marque et une signature qui soient plus en cohérence avec ce que le groupe a développé et qui n’est pas toujours bien connu. 
En ce qui nous concerne, nous voulons renforcer notre notoriété pour un meilleur positionnement dans le paysage financier malgache où nous sommes présents depuis 1995. Il faut savoir que la concurrence est devenue importante, notamment en 2019. Des banques commerciales se sont lancées dans la finance de proximité tandis que des institutions de microfinance ont mué en banques, mais opèrent toujours sur ce créneau avec de plus fortes capacités financières. Les clients sont aussi devenus plus exigeants, bien informés et ont maintenant le choix. Ce rebranding se traduit donc par un changement dans notre manière de travailler avec une meilleure approche clients, tenant compte des besoins réels de cette nouvelle clientèle. 

Concrètement, quelles stratégies développez-vous face à cette concurrence ? 
On a assisté à l’émergence de banques de microfinance qui adoptent des politiques de développement très dynamiques visant une couverture territoriale massive, mais aussi à l’arrivée de banques commerciales et opérateurs en téléphonie mobile (OTM) sur un marché qui était jusque-là réservé aux institutions de microfinance (IMF). Acep Madagascar s’est donc déployé en milieu rural et agricole au cours de ces deux dernières années, face à la concentration des opérateurs en milieu urbain. Si notre présence dans les régions à fort potentiel agricole, comme l’Alaotra, Sofia et l’Itasy, a été intensifiée, nous avons poursuivi  nos activités en ville, en les accentuant en milieux excentrés. Nous nous engageons également dans la transformation digitale car les besoins et les exigences des clients sont plus axés vers la rapidité, la sécurité et la praticité. Des efforts ont enfin été menés pour accompagner le développement des entreprises et fidéliser les clients. Nous avons relevé le plafond de 50 000 à 75 000 euros. Le bilan global a été très positif sur les plans opérationnel et financier en 2018, et l’année 2019 s’avère satisfaisante puisque la réalisation de l’agence est conforme à son engagement budgétaire. 

Quelles sont aujourd’hui vos perspectives ?
Acep Madagascar opte pour une microfinance proche et accessible à ses clients, traditionnellement les PME-TPE. Cette politique de proximité sera déployée en 2020 à l’échelle nationale, notamment dans les zones retranchées à travers un réseau de distribution flexible et approprié. 
De nouveaux produits et services répondant aux besoins réels des clients seront proposés afin de toucher le maximum de Malgaches et ainsi améliorer leur vie conformément à notre slogan « la réussite à portée de main ». Par ce rebranding, notre challenge est d’atteindre, à terme, un taux de croissance de 20 %.