Plantations à grande échelle au Tampon
L’extension du Parc des Palmiers et le projet « Endémiel » portent la même ambition : faire de la commune un haut lieu de préservation de la biodiversité, indigène ou importée.
Le Tampon n’a pas un maire pépiniériste et paysagiste pour rien. Deux grands projets municipaux en cours ne peuvent que réjouir les amateurs de plantes, les défenseurs de la diversité et les amoureux d’aménagements paysagers. Le premier, dont les travaux ont démarré en novembre dernier, consiste à agrandir le Parc des Palmiers.
Inauguré en 2010 à Trois-Mares sur sept hectares, ce superbe parc était un vieux rêve d’André Thien Ah Koon, il est devenu une réalité grâce, notamment, à l’engagement de l’association Palmeraie-Union.
Sachets de graines référencés
On peut aujourd’hui y découvrir 8 000 palmiers, appartenant à plus de 500 espèces : une des plus importantes collections de toute l’Union européenne, tout simplement. L’Europe, avec la Région, participe d’ailleurs au financement de son extension, d’un coût total de 6,2 millions d’euros. À terme, le jardin tropical – qui, à 600 mètres d’altitude, peut accueillir un large éventail de palmiers – couvrira 20 hectares et abritera 40 000 sujets, représentant 1 250 espèces. Amorcé en 2017, le deuxième projet botanique d’envergure a été baptisé Endémiel. Il prévoit la mise en terre, à partir de cette année, de 70 000 plants correspondant aux milieux naturels distincts se trouvant sur la commune du Tampon, à des altitudes différentes.
La collecte des graines, commencée par le Conservatoire botanique de Mascarin et poursuivie par la SPL Edden, veille à diversifier les pieds-mères dans le cadre d’un protocole strict où chaque sachet de graines est référencé. Les plantations se feront le long d’un corridor ininterrompu, y compris dans la traversée de zones urbaines. « Parmi les espèces retenues, 118 sont mellifères, susceptibles de nourrir les abeilles à différentes époques de l’année », précise Olivier Voillequin, directeur du service Environnement du Tampon. Perturbée par la crise sanitaire et des restrictions de financement, la phase opérationnelle d’Endémiel
Le marché de travaux a été attribué en décembre à SBTPC-Sogéa, pour 4,5 millions d’euros. D’ici la fin de l’année, le site du belvédère de Bois-Court aura changé de visage. Non pas le belvédère lui-même, en surplomb du Bras de la Plaine et de l’îlet de Grand-Bassin, dont l’exposition aux risques naturels limite les possibilités de modification, mais toute la zone arrière, très fréquentée par les pique-niqueurs du week-end, va connaître une transformation majeure. Deux giratoires, 300 places de parking et une zone de stationnement pour les bus seront créés pour canaliser visiteurs et véhicules. Le public pourra accéder à une longue allée menant au bord de la falaise et aux espaces de pique-nique et de détente aménagés de part et d’autre. Sur l’allée elle-même, 20 kiosques à vocation commerciale seront construits. Ils proposeront 40 emplacements qui seront attribués en priorité à des producteurs locaux.
Parc du Volcan : tyroliennes et tiraillements
Le grand projet de parc d’attraction a été revu à la baisse, mais le Parc du Volcan verra bien le jour, à la sortie de Bourg-Murat, au début de la route menant à la Fournaise. Il se décompose en deux projets connexes : un parc qui conservera en grande partie son aspect naturel et un ensemble de dix tyroliennes, promettant des sensations fortes sur 800 mètres de dénivelé entre le piton Dugain et la plateforme d’arrivée. Le projet a fait, et fait encore l’objet de diverses contestations, notamment celles de riverains habitant un lotissement tout proche. Son gigantisme initial a inquiété, tout comme les nuisances sonores que pourraient générer les tyroliennes. « Les modélisations montrent que nous ne dépasserons pas les seuils admissibles », répond Louis Boyer, du service Grands projets de la mairie. Ouverture annoncée pour 2022, mais quelques étapes administratives restent à franchir.
