Stationnement à Saint-Denis : nouveau parking et expérimentations
Un nouveau parking en silo verra le jour en 2024 à Saint-Denis, entre le boulevard Lancastel et le Petit Marché. La Sodiparc tient à associer étroitement les problématiques du stationnement à celles des déplacements.
Gérard Françoise peut d’autant moins dissocier les sujets des déplacements et du stationnement qu’ils sont la raison d’être de la Sodiparc, la société d’économie mixte qu’il préside depuis deux ans. L’élu dionysien, qui appelle le stationnement la « mobilité immobile », est d’autant plus convaincu qu’il doit être au cœur des problématiques des déplacements que, sur 100 000 voitures qui entrent chaque jour dans Saint-Denis, 20 000 seulement ne font que la traverser, les autres doivent trouver une place pour se garer. Pour l’heure, il en existe moins de 1 500 dans les sept ouvrages « City Park ». Leur nombre va prochainement augmenter : « Nous allons construire un parking en silo de 257 places pour dynamiser le centre-ville, sur l’emplacement du parking ouvert situé entre les rues Issop-Ravate et Michel Ha-Sam, près du Petit Marché, annonce- t-il. On y trouvera aussi des bornes de recharge rapide de véhicules électriques, des vélos électriques en libre-service et un local sécurisé pour les vélos des particuliers. » Les travaux doivent démarrer au deuxième semestre 2022 et durer dix-huit mois.
La Sodiparc travaille en parallèle à affiner la tarification du stationnement en voirie, de manière à améliorer la rotation des véhicules. Avec une conviction avérée par l’expérience : la gratuité conduit à la congestion complète du stationnement en centre-ville.
« Sur trois rues en tension, annonce enfin Gérard Françoise, nous allons expérimenter un système de guidage par smartphone et GPS, grâce à des caméras montées sur des mâts, qui détecteront les places libres en temps réel. »
« BHNS » en attendant le rail : Chaque étape franchie vers le coma circulatoire renforce l’idée, dans l’opinion réunionnaise, que seul un réseau ferré apportera une solution aux embouteillages. L’exemple mauricien du Métro express fait des jaloux chez les cousins bourbonnais, mais il ne faut pas rêver : la pose des premiers kilomètres de rail n’est pas encore pour demain. La Cinor perçoit néanmoins cette impatience et présente son concept de réseau armature, baptisé Baobab, comme la préfiguration d’un mode guidé ou ferré.
Avant un tram ou un train, les habitants de Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne verront d’abord un réseau de BHNS (Bus à haut niveau de service). Le principe est connu et se concrétise progressivement dans les grandes métropoles : voies de circulation en site propre, fréquences élevées, système de priorité aux feux tricolores, informations sur les déplacements des véhicules diffusées en temps réel, parkings relais et pôles d’échanges…
L’objectif de la Cinor est de créer une colonne vertébrale de transport en commun en site propre qui irait du Barachois à Quartier-Français, avec des expérimentations de navettes sans arrêt intermédiaire entre deux points pour réduire encore le temps de trajet.
« Un réseau ferré permettra de transporter davantage de passagers, mais auparavant il faut casser l’auto-solisme et faire du transport en commun un mode de déplacement choisi », résume Gérard Françoise.
Le téléphérique « Papang » a réussi son envol : Inaugurée le 15 mars, la première ligne de téléphérique dionysien a indiscutablement réussi son décollage. Les chiffres de fréquentation, scrutés à la loupe par la Sodiparc, montrent que le succès de curiosité rencontré par Papang au cours des premières semaines a été suivi d’une véritable adhésion au transport par câble par les habitants des quartiers desservis. L’objectif de 6 000 voyageurs par jour a été atteint en moins de deux mois. La réussite de la première ligne ne va pas hâter pour autant la réalisation de la deuxième, annoncée entre le bas du CHU de Bellepierre et La Montagne. Les élus de Saint-Denis comme ceux de la Cinor commencent en effet à s’interroger sur la pertinence du point d’arrivée, à Bellepierre, sans connexion aisée avec le réseau des bus Citalis. Le site du haut du parking République, à quelques mètres du terminus des lignes du TCSP, semble aujourd’hui une solution préférable. À se demander pourquoi les concepteurs du projet n’y ont pas pensé avant…