Stéphane Ulcoq : « UBP est dixième en terme de rendement total annualisé »
Le CEO de The United Basalt Products Limited met en avant les fondamentaux solides de son entreprise malgré les difficultés que traverse le secteur de la construction. L’Afrique représente un relais de croissance, mais à déployer avec prudence.
L’Eco austral : UBP faisait partie des premières entreprises à être entrées en bourse. Pourquoi ce choix ?
UBP est une entreprise qui a toujours eu une âme de pionnier ! C’est pourquoi, nous étions, en 1989, parmi les cinq premières entreprises à être cotées à la bourse de Maurice. Le mérite de cette initiative audacieuse revient à notre directeur financier de l’époque, Gaëtan Bouic, qui était alors aussi membre du board de la Bourse. Ce choix visait à permettre aux actionnaires de la compagnie d’accroître la valeur de leurs investissements à travers la plus-value de nos actions en bourse, mais aussi de les rendre plus liquides et facilement réalisables.
Quel bilan dressez-vous ?
Le bilan est très positif ! UBP est actuellement classée dixième de la liste des compagnies cotées en terme de rendement total annualisé depuis l’introduction en bourse jusqu’à ce jour. Ceci dit, je pense que notre action est aujourd’hui sous-cotée et que le marché n’est pas suffisamment liquide car le cours de bourse ne réagit pas de façon spontanée aux annonces de résultats financiers et aux indicateurs du secteur. Cela est sans doute dû au fait que le nombre d’actionnaires est encore trop faible. Notons quand même qu’avec le « dividend in specie » effectué en février dernier par l’un de nos principaux actionnaires, Fides (maintenant Bee Equity Partners Ltd), le nombre de nos actionnaires a presque doublé. Cela devrait accroître le volume des échanges de notre titre sur le marché, rendre l’action plus liquide et, in fine, faire grimper le cours de bourse. En outre, l’émission d’obligations effectuée en octobre 2013 a été un succès largement supérieur à nos attentes, bien qu’elles soient non garanties. C’est la preuve de la confiance des investisseurs dans UBP. Il est vrai que le groupe possède des actifs importants et que le niveau d’endettement est très raisonnable pour une entreprise qui requiert de lourds investissements en matière d’équipement.
Le marché local de la construction étant atone, avez-vous des opportunités de croissance externe dans l’océan Indien ?
Nous sommes présents depuis quinze ans à Madagascar et au Sri Lanka. Le bilan global à ce jour n’est pas très positif car nous avons dû faire face à l’instabilité politique, à la concurrence déloyale et à d’innombrables obstacles administratifs. Ceci dit, nous sommes aujourd’hui profitables à Madagascar. Nous pourrions aussi le devenir au Sri Lanka si les autorités du pays nous permettaient de nous lancer dans la fabrication du sable de pierre (« rocksand »), seuls ou en partenariat avec une entreprise locale de renom. Je ne comprends pas pourquoi les autorités de ce pays mettent autant de bâtons dans les roues des rares entreprises présentes sur le marché et capables de fabriquer ce produit. Alors même qu’elles ont décidé d’interdire l’exploitation du sable naturel de rivière pour des raisons écologiques, décision courageuse que je salue par ailleurs.
Hormis ces deux pays, nous avons un œil sur l’Afrique continentale où nous pensons qu’avec notre savoir-faire, nous avons de belles cartes à jouer. À ce titre, nous avons acquis en Zambie, en décembre dernier, 15% d’une entreprise fabricant des briques en argile. Nous devons toutefois minimiser les risques, pas toujours faciles à évaluer dans certains pays d’Afrique. C’est pourquoi nous préférons les alliances avec des partenaires locaux fiables plutôt que les aventures en solo.