Travailler plus pour gagner plus… il y a encore du boulot !
Emmanuel Macron s’est récemment exprimé sur le thème du temps de travail, estimant que les Français devaient travailler davantage. En effet, les statistiques montrent que les Français travaillent moins dans une vie tout entière et moins dans une année que nos voisins de l’OCDE.
Les Coréens sont les champions du monde du boulot puisqu’ils travaillent en moyenne 1 048,5 heures par an alors que les français en sont à 634,8 heures, la moyenne de l’Union européenne étant de 751,8 heures. Il s’agit là du travail rémunéré exclusivement. Il est aussi intéressant d’observer que nous sommes bons derniers du classement pour la quantité de travail fournie par habitant parmi tous les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques.) Les statistiques du chômage ne sont guère meilleures puisque nous sommes 33ème sur 37 parmi les pays de l’OCDE.
Toujours selon l’OCDE, si les Français sont si peu actifs, c’est qu’il leur manque les qualités requises pour être compétitifs sur le marché mondial. En tout cas, il est clair que nous avons un vrai problème avec le travail. Et conséquemment à tout cela, selon des études prospectives de l’OCDE sur le PIB par habitant, la France passera du 16ème rang en 2012 au 19ème en 2060.
Pourtant, il est intéressant de constater que malgré notre 37ème place pour le temps de travail fourni, nous sommes quand même au 16ème rang du PIB par habitant. La raison en est que les Français actifs sont parmi les salariés les plus productifs du monde.
Donc, en résumé, peu de Français travaillent, mais ces derniers sont à la fois très productifs et courent avec une charge énorme sur le dos ! Si on utilisait la métaphore des courses de chevaux, c’est un peu comme si à Auteuil nous étions le « top weight » mais figurant dans les premiers à l’arrivée d’une course d’obstacles ! En filant un peu plus la métaphore, on peut même dire que ces Français travailleurs sont de vrais purs-sangs, sortis des meilleurs écuries (les fameuses grandes écoles) et taillés pour les plus grandes courses !
Consultant vocationnel
Savoir cela nous apporte un certain soulagement, mais quid des autres Français ? Faut-il accepter un système où il y aurait d’un côté des champions internationaux de très haut niveau et de l’autre toute une frange de la population en décalage par rapport aux premiers ? Quel regard peut porter le consultant vocationnel sur ces données ?
Premièrement, certes les « champions » courent vite, mais ils ne réfléchissent pas, ni à leur vocation ni à leurs talents et motivations de fond, et n’ont guère de projet professionnel ou de projet de carrière personnalisé ! D’ailleurs, la carrière d’un athlète de haut niveau est courte, car on ne peut pas courir à fond toute sa vie ! Ainsi, j’observe qu’à partir de 40 ans il baisse de régime et commence à s’épuiser, se posant plein de questions sur son avenir.
Quant aux recalés des grandes écuries, ils n’ont pas plus réfléchi à leur vocation ou à leur projet professionnel personnalisé, ce qui fait qu’ils rencontreront assez vite des difficultés dans leur vie professionnelle. Ce tableau n’est guère réjouissant et on peut avancer sans trop se tromper l’idée qu’il y a un grand gâchis humain dans nos sociétés !
L’ennui, c’est que les pays qui travaillent plus ont le même problème de gâchis humain, mais ils peuvent se consoler d’avoir plus de gens qui travaillent en quantité d’heures et un taux de chômage réduit. Au moins, leur rapport au travail peut apparaître plus démocratique et moins élitiste ! Finalement, tout est question de prise de conscience et il faudra attendre que, progressivement, les travailleurs de tous les pays soient mentalement prêts à s’investir selon une formule qui a fait florès en 2007 : « travailler plus pour gagner plus ». Et là, il s’agit de gagner sur toute la ligne, en quantité, en qualité et durablement, mais c’est cela le vrai développement durable !
Il est à la tête de son propre cabinet, Bernard Alvin Conseil, fondé en 1995 et spécialisé dans l’accompagnement des hommes dans le domaine du développement des potentiels. Bernard Alvin a « coaché » ses premiers cadres et dirigeants dès 1991, faisant figure de pionnier avant que n’arrive la mode du coaching. Cherchant à aller plus loin, il fera émerger le concept de « management vocationnel » à partir de 2005. Il a pratiqué son métier en France métropolitaine, dans les DOM-TOM et dans plusieurs pays dans le monde, dont le Brésil. Il intervient en effet en français, en anglais et en portugais.