Ulrichia Rabefitiavana veut promouvoir la RSE
Cette jeune consultante, qui a créé le cabinet Ur-CSR Consulting fin 2014 après une formation aux Etats-Unis, est convaincue de l’importance de la responsabilité sociétale des entreprises pour le développement de son pays.
« La RSE n’est pas qu’une opération de communication. » Ulrichia Rabefitiavana a profité de son salon dédié à la RSE et au développement durable à Madagascar, en juillet dernier, pour mieux cerner la responsabilité sociétale de l’entreprise et ses avantages. Depuis déjà une vingtaine d’années, en Europe, on parle beaucoup de RSE dans le cadre du développement durable qui prend en compte l’environnement dans lequel évoluent les entreprises. Un environnement au sens large, comprenant la biodiversité, la pérennité des ressources et les communautés humaines concernées. Le concept est encore nouveau à Madagascar même si les grandes entreprises du pays ont toujours mené des actions sociales. Elles faisaient de la RSE sans le savoir.
DES MESURES INCITATIVES SERAIENT BIENVENUES
Mais c’est avec l’arrivée des grands investissements miniers, au début des années 2000, que la RSE s’est formalisée. « Elle est loin cependant d’avoir été adoptée par la majorité des entreprises malgaches », souligne Ulrichia Rabefitiavana. Une situation qui l’a conduite à créer son cabinet spécialisé dans la responsabilité sociétale de l’entreprise ou Corporate Social Responsability (CSR) en anglais. Ur-CSR Consulting a vu le jour lors d’une compétition de business plan dans le cadre du programme américain YALI (Young African Leaders Initiative).
« Le cabinet s’est donné pour mission de faire connaître et de promouvoir l’approche RSE à Madagascar. Il y a beaucoup à faire. » D’où l’idée d’organiser un salon qui était une grande première et a permis de réunir des représentants du secteur privé, du gouvernement et de la société civile. Outre la présentation de la RSE, le salon a été une occasion pour les participants de discuter des enjeux et des obstacles à cette approche dans le pays. Parmi les propositions issues de ces rencontres, on peut citer la mise en place de mesures incitatives, comme le lancement d’un label pour reconnaître les entreprises malgaches socialement responsables ou encore l’instauration d’avantages fiscaux.
Ulrichia Rabefitiavana souligne que les entreprises se montrent réceptives mais encore dubitatives sur l’intérêt qu’elles peuvent tirer d’une démarche de RSE. « Je leur réponds que les fruits se récoltent plutôt sur le long terme, en sécurisant un investissement par la confiance et l’implication de la communauté où il se réalise et en évitant des impacts négatifs sur l’environnement naturel. »
Ulrichia Rabefitiavana, 33 ans, a commencé par une formation de base en management opérationnel. Malgré son jeune âge, elle détient une expérience de douze ans dans différents domaines allant de la communication sociale à l’administration d’ONG. Pendant six ans, elle s’est occupée de RSE sur le site minier d’Ambatovy avant de s’envoler pour les Etats-Unis où elle a suivi, en 2014, une formation en entrepreneuriat dans le cadre du programme YALI (Young African Leaders Initiative). Actuellement, elle prépare un Master en développement durable axé sur la RSO (Responsabilité sociétale des organisations).