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Madagascar

Un club d’investisseurs locaux pour soutenir les PME-PMI

Pour pallier les besoins financiers des petites et moyennes entreprises (PME) et industries (PMI), un pool d’investisseurs-entrepreneurs locaux lance le projet Malagasy Investment Club (Maic). À la clé, des financements de 300 000 à 500 000 euros.

L’accès au financement est un des problèmes majeurs soulevés de manière récurrente par les opérateurs économiques malgaches, et notamment par les PME-PMI. En cause, le manque de garantie et/ou de fonds propres. Une étude de la Banque mondiale confirme que le secteur bancaire est toujours récalcitrant à prendre des risques et a surtout recours aux prêts garantis. Pour remédier au problème, des alternatives comme les fonds d’investissement existent depuis un certain temps, sans pour autant couvrir le vaste secteur des petits entrepreneurs. C’est précisément cette clientèle que vise le Malagasy Investment Club (Maic), un projet porté par Thierry Rajaona, associé gérant du cabinet conseil FTHM. Il s’agit d’un club d’investisseurs constitué en février 2009 autour de huit investisseurs-entrepreneurs locaux, nommément Karim Barday (groupe Basan), Paul Bériot (groupe Samse), Alain Cadillac (Mauriflex), Riaz Hassim (Makiplast), Thierry Rajaona (FTHM), Bakoly Benoit Rajaonarison (IMES Group), Frédéric Schaffner (Materauto) et Geoffrey Tassinari (MDP). 

Mobiliser la diaspora

Le club opère principalement sur des opérations de capital accompagnement, pour des investissements compris entre 100 000 et 500 000 euros. L’implication des huit investisseurs-entrepreneurs est particulière puisqu’ils sont à la fois décisionnaires et investisseurs eux-mêmes, aptes par surcroît à apporter leur expertise aux entrepreneurs de PME qu’ils appuient. Le club investit dans tous les secteurs, notamment les treize domaines dans lesquels les investisseurs-entrepreneurs sont experts. Le premier investissement a d’ailleurs déjà été finalisé. « L’objectif est de se concentrer sur des entreprises en croissance, rentables, ayant déjà prouvé la pertinence de leur business model et qui sont vecteurs de la croissance économique malgache de demain », explique Thierry Rajaona.
L’autre particularité du Maic est de réunir trois catégories d’investisseurs. Outre les huit entrepreneurs locaux, le club compte aussi sur les institutionnels comme les banques, les assurances, les bailleurs internationaux ou encore les fonds d’investissement. Deux partenaires institutionnels ont déjà répondu à l’appel. Mais le Maic compte surtout sur la participation de la diaspora malgache, notamment basée en Europe. Les membres de cette communauté peuvent en effet apporter non seulement des ressources financières mais aussi de l’expertise et du coaching. Le club entend ainsi réunir une masse critique de membres de la diaspora et structurer d’une certaine manière leurs investissements. 
Dans cette optique, un fonds commun de placement, qui sera basé à Maurice, va être créé. Les membres de la diaspora y investiront et c’est le fonds commun qui se chargera des placements au sein des différentes entreprises demandeuses de financement. Avec l’aide d’un gestionnaire, les huit investisseurs-entrepreneurs analyseront les dossiers des candidats et statueront ensemble sur l’opportunité ou pas d’investir. Un comité consultatif confirmera ensuite les analyses et, sur la base des propositions du gestionnaire, donnera son accord.
Les huit entrepreneurs locaux peuvent ainsi investir eux-mêmes et demanderont aux institutionnels et à la diaspora de les suivre. Le Maic sera alors un investisseur minoritaire et se rémunèrera par les dividendes ou la plus-value. Le club invite ainsi la diaspora à co-investir en capital-développement et soutenir la croissance du pays. Une présentation du produit a déjà été menée au Luxembourg et à Paris en juillet dernier et se fera à nouveau dans la capitale française ce mois d’octobre lors du Zama, le forum annuel de la diaspora malgache.