Un nouveau câble sous-marin sans Orange
« C’est une grande avancée pour la connectivité numérique dans l’Indianocéanie ». Alors qu’il s’apprête à quitter, en ce mois de juillet 2016, son poste de secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), Jean-Claude de L’Estrac finit en beauté son mandat, lui qui rêve faire de l’océan Indien une nouvelle Estonie (*). Le premier forum Indian Ocean Network (ION 2016), organisé à Tananarive les 28 et 29 juin par l’UCCIOI en partenariat avec la COI, a permis de réunir sept opérateurs importants : Blueline, Canal+ Telecom, Emtel, SRR, Telco OI, Telma et Zeop. Si Orange était absent, cette réunion a permis néanmoins la signature d’un protocole d’accord de coopération en vue de l’installation d’un nouveau câble régional sous-marin à très haut débit. Ce câble, baptisé METISS pour MElting poT Indianoceanic Submarine System, reliera à l’horizon 2018 Maurice, La Réunion et Madagascar au continent africain pour se connecter aux autres câbles internationaux. Ce projet au coût de 75 millions d’euros bénéficiera du soutien de l’Union européenne et de l’Agence française de développement (AFD). Résolument régional et volontairement partagé, il reste ouvert à d’autres opérateurs et partenaires. Pour le moment, Orange ne semble guère convaincu. Mireille Hélou, directrice d’Orange Réunion-Mayotte, estime que les câbles sous-marins qui desservent actuellement La Réunion, Safe et Lion 1, sont suffisamment dimensionnés et ont une longue durée de vie. Elle réfléchit plutôt à un second câble pour Mayotte afin de sécuriser Lion 2 qui dessert cette île. Jean-Claude de L’Estrac n’est pas sur la même longueur d’onde puisqu’il a déclaré durant le forum que « la situation est préoccupante pour l’océan Indien car les câbles sous marins sont proches de leur fin de vie ».
(*) Ce petit pays européen de 1,3 million d’habitants est une référence mondiale en matière de développement numérique.