Une compagnie minière cotée à la bourse
Shumba Coal, déjà présente à la bourse du Botswana, va faire son entrée au Stock Exchange of Mauritius (SEM). Un moyen de se donner plus de visibilité pour lever des fonds auprès des investisseurs asiatiques. Alors que l’Afrique intéresse de plus en plus d’entreprises mauriciennes, Shumba Coal va devenir la première compagnie minière africaine à être cotée à la bourse mauricienne. À Gaborone (Botswana), la société compte plus de 230 actionnaires dont 8 caisses de retraite. Elle possède une capitalisation boursière proche des 22 millions de dollars (16,78 millions d’euros). « Nous avons choisi Maurice, non seulement parce que nous y sommes enregistrés depuis août 2012, mais surtout parce que c’est une juridiction avec un haut niveau de trans parence et de gouvernance, explique Alan Clegg, président de l’entreprise botswanaise. L’île bénéficie également d’une forte expertise dans le domaine des services financiers et elle se positionne comme la plateforme des investissements étrangers, en particulier asiatiques, vers l’Afrique. »
« Nous espérons être listés au SEM d’ici la fin de l’année 2013 », ajoute Mashale Phumaphi, directeur général de Shumba Coal. La compagnie minière a pour principal objectif de développer la production et l’approvisionnement du charbon provenant du Botswana. Pour cela, elle espère lever cinq millions de dollars (3,8 millions d’euros) afin de financer différents projets miniers dans ce pays d’Afrique australe dont celui de Sechaba qui concerne un milliard de tonnes de charbon. La production est exportée vers l’Europe et d’autres pays africains voisins. Mashale Phumaphi souligne l’intérêt d’investir dans le secteur houiller, en particulier au Botswana. « Contrairement à ce qu‘on pense généralement, cette énergie fossile n’est pas révolue, elle est au contraire le futur car elle est dopée par la croissance des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) et en particulier de la Chine et de l’Inde. Et le Botswana commence seulement à exploiter son importante réserve de charbon. » Le Mauricien Grant Ramnauth, l’un des directeurs de l’entreprise, précise que ce pays a un potentiel de 24 nouvelles mines qui pourraient produire plus de 100 millions de tonnes par année. « Shumba Coal ambitionne d’en produire cinq millions de tonnes par an. » Il ajoute que sa compagnie vise, avec son introduction sur le SEM, à séduire 70% d’investisseurs du secteur privé local et 30% d’investisseurs particuliers. «Notre société a des liquidités en banque. Et comme le lion (« shumba » en tswana, langue la plus répandue du Botswana), nous avançons à notre rythme… Sans pression. »
« Le charbon, c’est la Chine. Et la Chine, c’est le charbon. » Voilà comment l’Agence internationale de l’énergie (AIE) résume l’explosion de la demande en houille dans un long rapport publié fin 2012. Le charbon représente déjà dans le monde la première source de production d’électricité. À lui seul, l’Empire du milieu, qui multiplie les centrales électriques à charbon, a consommé en 2012 46,2% de la production mondiale de houille (estimée à 5,8 milliards de tonnes en 2011). Le cap des 50% devrait être franchi dès 2014. L’immense appétit en énergie des BRICS fait prédire à l’AIE que le charbon devrait d’ici cinq à dix ans détrôner le pétrole comme première source d’énergie mondiale.