Une subvention de 3,8 millions d’euros pour Symbiotic et sa lutte contre les moustiques
Cela fait déjà plus de six ans que Saholy Lamare conduit des recherches en vue de réduire la population des moustiques tigres Aedes albopictus, responsables de la propagation du chikungunya, de la dengue et du zika. Grâce à une subvention de 3,8 millions d’euros, accordée dans le cadre de France 2030, son entreprise Symbiotic SAS va pouvoir passer à une nouvelle étape de son développement. Un financement qui intervient suite à l’appel à projets « Industrialisation et capacités santé 2030 ». Il est vrai que Symbiotic apporte une vraie solution en matière de santé publique, son avantage étant d’éviter l’utilisation des produits phytosanitaires conventionnels. Cette solution repose sur la technique de « l’insecte incompatible ». Elle fait appel aux propriétés intrinsèques d’une bactérie symbiotique, dénommée wolbachia, également utilisée, mais dans une approche différente, par le projet « Eliminate Dengue » financé par la fondation Bill & Melinda Gates. Il s’agit d’opérer des lâchers fréquents et massifs de mâles, infectés par une souche de wolbachia, qui en s’accouplant avec les femelles sauvages, permettent de diminuer les densités de populations de moustiques et donc la transmission de maladies à l’Homme. En 2017, dans un article de L’Éco austral, Pablo Tortosa, entomologiste médical et microbiologiste à l’Université de La Réunion, qui accompagnait Symbiotic, expliquait que « le moustique tigre n’existe plus seulement dans les milieux tropicaux. Il s’implante partout, y compris dans les pays du Nord avec les effets induits par le changement climatique ». Ce qui représente un très vaste marché pour les œufs stériles de Symbiotic qui ont pour avantage de se conserver à température ambiante, ce qui facilite leur expédition. À noter que l’équipe de Symbiotic est la première au monde à avoir développé une lignée de sexage génétique permettant de produire des mâles Aedes albopictus en masse.