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France

Va-t-on privatiser les bénéfices d’EDF et nationaliser ses pertes ?

Le projet très controversé du P-DG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, vise à scinder en deux l’entreprise avec une EDF « bleue », détenue entièrement par l’État qui en possède actuellement 83 %, et une EDF « verte » dont le capital serait ouvert au privé. De toute évidence, la « bleue » serait moins rentable puisqu’elle hériterait notamment du nucléaire qui connaît quelques déboires. L’EPR (Réacteur pressurisé européen, réacteur de troisième génération) de Flamanville affiche de nouveaux retards et ne pourra pas démarrer avant 2022. Le parc français est vieillissant et nécessite plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissements, alors qu’EDF est plombée par une dette de 33 milliards d’euros. D’ailleurs, si le nucléaire passait jusqu’alors pour une énergie bon marché, ce n’est plus vraiment le cas. Pour les centrales existantes, on arrive à un coût de production de seulement 49,50 euros le MWh, mais on approcherait les 120 euros pour les nouvelles centrales. Ce qui les rendrait plus coûteuses que les centrales photovoltaïques. L’EDF « verte », ouverte au privé, regrouperait la branche commerce, qui fournit l’électricité aux particuliers et aux entreprises, mais aussi les activités dans les énergies renouvelables, hors l’hydroélectricité. Cet ensemble serait renforcé par le distributeur Enedis (ex-ERDF), aujourd’hui propriété à 100 % d’EDF, et par la filiale consacrée aux services, Dalkia.