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Réunion

Vavang’Art ou l’économie solidaire en action

Depuis bientôt cinq ans, Vavang’art anime le centre-ville de l’Entre-Deux. Structuré en coopérative, le lieu réussit à conjuguer équilibre économique, solidarité et volonté de développement local.

À Vavang’Art, dans le petit centre-ville de l’Entre-Deux, on trouve un restaurant, une recyclerie, une brasserie, l’atelier d’une artiste-peintre, une savonnerie, une rôtisserie, une confiserie, une boutique artisanale… Tous les week-ends, on vient y assister à des concerts et autres spectacles vivants. Le tout est orchestré par une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) de sept salariés. « Nous cherchons l’équilibre entre rentabilité économique et humanité, explique Nadège Madrolle, cogérante, à l’origine de l’initiative. Nous aurons toujours besoin d’un peu de subventions et nous veillons à ne pas dépendre trop majoritairement de l’activité de restauration, les autres sources de revenus étant la billetterie et les loyers des producteurs et créateurs que nous accueillons. » Pour ce qui est de l’équilibre financier, il est réalisé depuis 2020. Pour l’équilibre entre l’économique et l’humain, tout semble bien se passer, au vu de l’ambiance qui règne autour des tables – recyclées – du lieu. 
La communauté Vavang’Art, c’est une trentaine de personnes, bénévoles ou associés, qui cultivent le principe de réciprocité : on essaie de donner autant que l’on reçoit. Labélisée « tiers-lieu » suite à l’appel à manifestation d’intérêt Fabrique de Territoire, l’an passé, la coopérative oeuvre aujourd’hui à la constitution d’une fédération régionale des tiers-lieux, dont la raison d’être n’est pas seulement commerciale et l’offre limitée à des espaces de cotravail (coworking). 
L’aventure a commencé il y a sept ans, quand un local municipal s’est libéré. La mairie a fait confiance au projet présenté par un groupe d’artisans, d’artistes et autres.

Valorisation de la production locale

Nadège Madrolle, alors directrice de l’association Fée Mazine (promotion de l’art et la culture auprès des enfants), spécialisée dans le développement de projets, a pris les choses en main. Sous forme associative, pour commencer, Vavang’Art a fixé quelques principes de base à son action : valorisation de la production locale, si possible à base de matières naturelles, créativité et solidarité. Elle a également su répondre à la demande de la mairie : ouvrir un restaurant le soir pour inciter les visiteurs à passer davantage de temps à l’Entre-Deux. 
Dotée d’un espace ouvert assez vaste, la Scic a pu surmonter les contraintes de jauge imposées par la crise sanitaire et continuer à accueillir des événements. Elle prépare aujourd’hui une nouvelle étape de son développement : rendre le restaurant indépendant, accueillir des artistes en résidence longue et déménager la recyclerie sur un autre site…

Une case créole à l’Entre-Deux. Le village joue à fond la carte du patrimoine.   ©Droits réservés
 
L’Entre-Deux, « petite ville de demain »

Le 16 décembre dernier, L’Entre-Deux a signé une convention d’adhésion au programme Petites villes de demain, lancé un an plus tôt par l’État. Le maire Bachil Valy a paraphé le document en présence du préfet Jacques Billant et d’André Thien Ah Koon, président de la Casud, qui ont ainsi donné un peu plus d’importance à l’événement. La convention, dont la commune du Sud est la première adhérente réunionnaise, va lui apporter des financements non négligeables (plus de 4 millions d’euros) qui vont lui permettre de mettre en oeuvre divers projets structurants : l’aménagement du quartier de Bras-Long, appelé à accueillir l’augmentation prévisible de la population, la réhabilitation d’une maison de services de proximité qui accueillera la maison France Service et une boutique de producteurs, la sécurisation du pont Cadet, enfin la création d’une épicerie sociale…