Veolia revient avec une Semop pour gérer Les Eaux de La Possession
Reprendre en main la gestion de l’eau, négligée par la commune depuis plusieurs décennies, c’était l’une des promesses de campagne de l’écologiste Vanessa Miranville et de son équipe, désormais aux manettes. Si, dans un premier temps, celle-ci avait pensé à la formule d’une régie communale, les choses se sont révélées plus compliquées que prévu et, surtout, les investissement lourds à porter. La commune a donc opté pour une société d’économie mixte à opération unique (Semop) à laquelle a été confiée depuis ce mois de mai 2018 l’alimentation en eau potable. C’est d’ailleurs la première Semop à voir le jour à La Réunion et la troisième de France dans le secteur de l’eau. Ce type de société d’économie mixte, créée par une loi de juillet 2014, peut comporter un actionnariat majoritairement privé. C’est le cas de la Semop Les Eaux de La Possession dans laquelle Runéo, filiale réunionnaise de Veolia, détient 51 % du capital contre 49 % à la commune. Un contrat de concession a été signé pour dix ans. Le soutien de l’Agence française de développement (AFD) permettra des investissements conséquents, évalués à près de 10 millions d’euros, de façon à faire face au développement de La Possession qui veut sortir de sa lé-thargie de « ville dortoir », avec notamment son projet de Smart City, et devrait profiter de la nouvelle route du littoral. Seules deux entreprises ont répondu à l’appel d’offres : Veolia, à qui était délégué ce service public depuis 1982, et Aqualter, une PME basée à Chartres, qui est la première entreprise du secteur indépendante des majors. Aqualter gère d’ailleurs la plus importante Semop de France dans le domaine de l’eau, en association avec Chartres métropole. On peut penser que le cœur de la nouvelle équipe municipale penchait pour Aqualter, mais l’offre de Veolia s’est révélée meilleure avec aussi un apport de l’AFD permettant de garantir les investissements. La présidence de la Semop est assurée par le premier adjoint de la commune, Gilles Hubert, sa direction générale confiée à Willy Latchman, de Runéo. Ce dernier est secondé par Edouard d’Hotman de Villiers (*), issu des services techniques de la commune.
(*) Comme son nom l’indique, Edoudard d’Hotman de Villiers est d’origine mauricienne. Il est le neveu de Patrice d’Hotman de Villiers qui dirigeait le groupe IBL avant de prendre sa retraite en décembre 2010.