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Madagascar

VOAHARY RAKOTOVELOMANANTSOA : Une histoire d’eau et d’entrepreneuriat

Fille du sud de la Grande Île, Voahary Rakotovelomanantsoa a pu constater très tôt l’importance de l’eau. Elle en a fait son sujet et s’est retrouvée directrice générale de l’Autorité nationale de l’eau et de l’assainissement (Andea), puis ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène en 2020. Elle s’est aussi impliquée dans l’entrepreneuriat… Toujours dans l’eau.

Voahary Rakotovelomanantsoa est née dans le sud de Madagascar. Elle a grandi dans cette partie de l’île, vivant à Taolagnaro (Fort-Dauphin), puis à Toliara (Tuléar). Enfant, elle avait l’habitude de suivre son père qui œuvrait dans les travaux publics. Elle regardait les chantiers et les routes qu’il y avait à tracer. Elle constatait aussi la difficulté de la population à avoir de l’eau. De quoi la marquer durablement.

Après avoir décroché son Bac, elle a suivi des études universitaires dans le management d’entreprise, mais a pu également se forger une expérience dans la gestion intégrée des ressources en eau à Madagascar. En fait, cela fait une quinzaine d’années qu’elle évolue dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH en anglais). Elle a mis en place une société privée qui intervient dans la gestion de la délégation de service et la mise en place d’infrastructures en eau. Voahary Rakotovelomanantsoa est membre de l’Association des opérateurs privés de la distribution d’eau à Madagascar, ce qui s’ajoute à son implication dans l’Association des femmes entrepreneurs d’Analamanga (FEA) et le Groupement des femmes entrepreneurs de Madagascar (GFEM).

Durant son parcours professionnel, elle a occupé différents postes d’expertise et de management, dont celui de chargée de programme au sein d’un organisme de coopération internationale. Sa fonction de ministre, en 2020 et 2021, lui a donné l’occasion d’apporter des solutions à court et à long termes pour l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et l’élevage ainsi que dans le développement d’industries.

Contribution du secteur privé

Voahary Rakotovelomanantsoa est persuadée qu’un pays ne peut avancer sans le secteur privé. « Si après être ministre, je peux encore contribuer pour mon pays du côté du privé, c’est un devoir citoyen que j’accomplis et avec lequel je gagne également. Il faut savoir que nous apportons la vie quand nous investissons dans le secteur de l’eau », confie-t-elle.

Le secteur de l’eau présente un potentiel de marché qui n’est pas très connu. Cette experte du WASH estime que l’eau est considérée par rapport à sa valeur sociale, mais que sa valeur économique est sous-estimée. Or la panoplie d’interventions est encore très large et des partenaires et des investisseurs seraient prêts à venir à Madagascar pour proposer des solutions innovantes, comme la désalinisation de l’eau de mer et la fourniture de réservoirs d’eau portatifs qui peuvent être utilisés durant les cyclones. Voahary Rakotovelomanantso souligne la disponibilité de ressources en eau dans des projets d’hydro-électricité et la possibilité de distribution d’eau potable embouteillée. Elle a donc décidé de monter le cabinet d’études et de services MANO (Madagascar Access for New Opportunities). Ce cabinet fournit des conseils, des informations, des analyses et des solutions pour résoudre les problèmes du secteur de l’eau. Il propose des études en développement, conception et gestion de projets, mais également des services en communication et marketing social.

L’approche de MANO obéit à trois fondamentaux : l’usage multiple de l’eau, la synergie et la résilience. « Notre mission est d’aider les partenaires et les investisseurs dans la conception d’un projet et sa mise en œuvre. Nous sommes là pour fournir des solutions appropriées et, pour cela, nous avons des experts », indique Voahary Rakotovelomanantsoa.