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Comment prévenir les pannes de notre mental

Pour notre organisme, nous n’hésitons pas à nous soumettre à toutes sortes d’examens lorsque ça ne va pas ou même par prévention. Mais pour notre état psychologique, c’est autre chose alors que les pannes sont plus fréquentes qu’on ne croit.

Nous avons souvent des pannes en raison d’une fatigue mentale, du stress psychologique, de la déprime ou même de la dépression. Dans l’entreprise comme au sein de la société, on peut trouver tout un ensemble de souffrances d’ordre psychologique ou sociologique comme l’inadaptation culturelle, une difficulté d’insertion, un manque de leadership, un décalage entre son profil et son job, une dévalorisation de soi, etc. 
Et que fait-on face à cette multitude de calamités ?
Force est de constater que la première réaction de l’être humain est de ne rien faire.
Il faut souvent atteindre un niveau de souffrance très élevé pour se décider à imaginer une première action. La prévention est donc souvent absente
Bien souvent, les personnes qui souffrent commencent à agir, non pas de leur fait, mais parce qu’un chef les a motivées, incitées voire « obligées » à passer à l’action. Du reste, le chef va même jusqu’à se transformer en médecin de l’âme en prescrivant le remède et en l’actionnant.
Pourquoi une telle passivité dans la gestion de notre mental ? Le sujet serait-il tabou ? C’est une première piste intéressante. En effet, on assimile souvent le problème mental à la folie. Et la folie fait très peur ! Devenir fou, c’est perdre le contrôle de soi, et quasiment son identité.
Au début de mes travaux d’accompagnement de type coaching, je rencontrais beaucoup de cadres ou de managers qui avaient cette idée en tête.
Dans ma carrière, j’ai vu des personnes atteintes de problématiques psychologiques bénignes évoluer peu à peu en personnes malades, puis en personnes atteintes d’une véritable maladie mentale ou sociale plus ou moins grave. Parfois, non seulement ces personnes n’avaient rien fait pour traiter leur problème, mais, en plus, il arrivait qu’elles tombe dans l’usage abusif de médicament, de drogue ou d’alcool qui ne faisait qu’aggraver le problème de base.

L’intérêt des groupes d’expression

Je suis certain que si chacun de nous observait son entourage dans son entreprise, on verrait des personnes présentant les premiers symptômes de futures problématiques mentales ou sociales. Faut-il dénoncer ces personnes ? Je crois beaucoup à l’importance de l’instauration de rituels, de carrefours obligés pour amener les personnes à s’exprimer, à se parler… J’ai participé à des groupes de travail, des clubs d’entrepreneurs, des groupes de type « balint » et comme j’avais souvent un rôle d’animateur, j’ai pu faciliter les inter-actions et l’expression profonde des personnes. Ainsi, peu à peu, je voyais des sujets délicats s’exprimer et, finalement, les autres participants étaient heureux que certains se jettent à l’eau car bien souvent les problèmes des uns étaient aussi les problèmes des autres.
Le bon remède est donc d’instaurer un rituel de réunions régulières sur des thèmes liés à l’humain, ça peut être le management tout simplement, et il est bon de demander la présence d’un animateur habitué aux problématiques humaines profondes pour les faire émerger dans un climat de confiance et d’acceptation. Si l’on multipliait ce type de groupe d’expression, nul doute que beaucoup de problématiques mentales, psychologiques ou sociales seraient stoppées ou ralenties.
Comme toujours, il faut que quelqu’un prenne une initiative pour fonder un tel groupe de travail. Qui est volontaire ? Nul doute que celui qui le sera fera preuve d’un grand humanisme et aidera significativement ses semblables.

Bernard Alvin 
Bernard Alvin est à la tête de son propre cabinet, Bernard Alvin Conseil, fondé en 1995 et spécialisé dans l’accompagnement des hommes dans le domaine du développement des potentiels. Bernard Alvin a « coaché » ses premiers cadres et dirigeants dès 1991, faisant figure de pionnier avant que n’arrive la mode du coaching. Cherchant à aller plus loin, il fera émerger le concept de « management vocationnel » à partir de 2005. Il a pratiqué son métier en France métropolitaine, dans les DOM-TOM et dans plusieurs pays dans le monde, dont le Brésil. Il intervient en effet en français, en anglais et en portugais. 
bernard.alvin@gmail.com