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Madagascar

La Grande île devient une destination offshore importante

Le marché offshore arrive à une certaine maturité en attirant des donneurs d’ordre de plus en plus importants. L’Afrique et Madagascar font désormais partie des zones offshore reconnues dans le développement de l’outsourcing.

Aujourd’hui, il est très courant de rencontrer de grandes entreprises qui choisissent d’externaliser leurs fonctions non stratégiques. En quelques mots, l’externalisation ou l’outsourcing consiste à transférer l’activité d’une entreprise à une agence de prestation, souvent située dans des pays étrangers comme en Europe de l’Est et en Afrique. Cela permet à la société de se concentrer sur son activité principale et sur la gestion de son portefeuille. 

L’Afrique subsaharienne connaît de plus en plus de succès dans le domaine de la sous-traitance offshore. Et Madagascar fait désormais partie des pays incontournables choisis par les entreprises étrangères, notamment de grandes compagnies européennes, venues principalement de France.
En effet, si l’Inde, le Maroc et la Roumanie arrivent en tête sur le marché offshore à hauteur de 18 %, 13 % et 12 % respectivement en 2012, les prochaines années pourraient bien bouleverser ce palmarès. Ainsi, Madagascar et Maurice arrivent en tête pour la zone océan Indien, selon des études effectuées par l’Offshore Développement. Il s'agit d'un cabinet de conseils doté d’un annuaire mondial des prestataires offshore francophones, qui leur délivre un classement annuel et leur propose un label de certification dénommé Offshore Développement Certification (ODC).
Les deux îles sont les plus souvent citées, en particulier, en matière de Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). 

En effet, l’externalisation du secteur informatique est le premier marché des services offshores. Les activités liées aux télécommunications et à l’Internet comme la création de sites web, la rédaction et le développement web, le référencement et les centres d’appels ont été parmi les premiers à être délocalisés. Ce secteur s’est développé à une vitesse remarquable à Madagascar et continue son expansion grâce à l’arrivée des câbles optiques East Africa Submarine System (Eassy) et Lower Indian Ocean Network (LION). Ce qui offre une opportunité pour les grandes entreprises étrangères désirant s’implanter en offshore, surtout celles qui ont des contraintes techniques liées à la qualité du débit de connexion sur Internet. La Grande île est ainsi classée parmi les pays francophones dotés d’un haut débit Internet intéressant, grâce à ces récentes installations. Cette infrastructure représente un véritable atout pour le pays pour attirer plus d’investissements étrangers ainsi que pour faire face aux destinations offshore concurrentes, comme le Maroc où 40 % des activités outsourcées proviennent de France, devant la Tunisie à 23 % et Maurice à 18 %. Madagascar et l’Algérie complètent ce Top 5 avec une part respective de 7 % et de 4 %, selon une infographie réalisée par Offshore Développement au cours de cette année.
Progressivement, Madagascar devient une bonne option pour les entreprises actives dans le monde de l’offshore, surtout dans le secteur des NTIC.

Les atouts de la Grande île

Madagascar possède certainement des facteurs concurrentiels pour attirer les entreprises étrangères qui veulent se lancer dans l’externalisation. 
En effet, confier l’exécution des services à une entreprise extérieure semble être une solution adéquate pour des sociétés françaises, afin de bénéficier d’un investissement moins coûteux et une réduction considérable des charges. Ces principaux paramètres poussent ces dernières à rechercher les possibilités de réduction de coûts hors de l’Hexagone mais aussi de bénéficier des avantages liés aux choix de prestataires offshore. 
Chaque pays sous-traitant possède sa spécialité suivant sa situation géographique et économique.
Si le grandes entreprises européennes se tournent vers Madagascar c’est qu’il y a forcément une bonne raison. Les grands outsourceurs – par rapport aux leaders comme Webhelp, Acticall, CCA International tous implantés en Maroc – proposent des tarifs réduits et à bas prix soit deux à trois fois plus bas que ceux d'autres prestataires. Par rapport à la concurrence marocaine ou tunisienne, les entreprises malgaches spécialisées en outsourcing comme IIS Madagascar, Haytika, Ingedata, ADM value, Filem’s Madagascar, Webhelp ou Vivetic peuvent faire économiser à leurs clients jusqu’à 60 % de leurs coûts d’investissement et sur leurs charges avec un service à qualité supérieure, donc assurant plus rentabilité au bout de la chaîne. Les coûts de la main d’œuvre locale sont relativement abordables par rapport aux pays du Maghreb, avec une ressource qualifiée, notamment en informatique. 

La seule limite pour les entreprises qui externalisent leurs activités à Madagascar est dans le fait qu’elles sont majoritairement francophones, la Grande île étant historiquement un pays très lié à la langue française. 
En outre, le cadre légal dans les services offshores à Madagascar permet une durée de travail de 43 heures par semaine au lieu de 35 heures en France. Les salariés perçoivent en moyenne une rémunération entre 260 euros à 400 euros par mois. La différence est énorme par rapport aux pays européens où la moyenne pratiquée est de 2 742 euros par mois pour un ingénieur d’exploitation débutant. 
Madagascar possède une main d’œuvre jeune et dynamique, qui selon plusieurs entreprises étrangères installées sur la Grande île, maîtrise le français avec moins d’accent que les pays du Maghreb, notamment dans les centres d’appels. Beaucoup de jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi ont fait le choix de l’informatique. Les formations se sont plus centrées sur les besoins des prestataires offshores. 
De plus, le décalage horaire de 1 à 2 heures par rapport à l’Europe permet aux prestataires malgaches de proposer des horaires de fonctionnement adaptés au marché francophone. Cette situation peut résorber le chômage qui mine l’économie malgache, en offrant des opportunités d’emplois très promettant pour les jeunes.
La différence qualitative et de prix de l’offres dans les prestations offshores constitue encore une marge pour le secteur de l’outsourcing à Madagascar.