Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

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Monde

Bienvenue dans le nouveau monde !

Une fois n’est pas coutume, cet éditorial est illustré par un tableau qui nous dévoile ce que pourrait être le monde en 2030. Certes, il ne s’agit que de projections, mais on les doit à des institutions de premier plan : FMI, Standard Chartered Bank, Oxford Economics et The Brookings Institution. Elles sont anglo-saxonnes et l’on peut difficilement les accuser d’être soudoyées par la Chine. Il faut noter que les PIB, qui s’affichent en milliards de dollars, se basent sur les Parités de pouvoir d’achat (PPA ou PPP en anglais). Selon l’OCDE, les PPA sont les taux de conversion monétaire qui ont pour objet d’égaliser les pouvoirs d’achat des différentes monnaies en éliminant les différences de niveaux des prix entre pays. Le panier de biens et services dont les prix sont déterminés est un échantillon de tous ceux qui composent la dépense finale, à savoir la consommation finale des ménages et des administrations publiques, la formation de capital et les exportations nettes. Cela paraît judicieux et plus parlant de raisonner en PPA.

Non, l’économie russe ne s’est pas effondrée

Comme on le voit, il ne figure qu’un seul pays de l’Europe de l’Ouest, l’Allemagne, dans le Top 10 où elle occupe la dernière place. Autres remarques : quatre pays sur dix sont asiatiques (Chine, Inde, Indonésie et Japon) et cinq appartiennent aux BRICS (Chine, Inde, Brésil, Égypte et Russie). C’est vraiment un nouveau monde qui émerge.

À propos de la 8ème place occupée par la Russie, on peut sourire à la vue des commentaires de la presse occidentale, en particulier française, au début de la guerre en Ukraine, décrivant un pays misérable avec un PIB à peine du niveau de celui de l’Espagne. Ce qui fit sans doute croire à l’Union européenne qu’elle allait, avec ses sanctions, provoquer l’effondrement de l’économie russe. Ce qu’a déclaré textuellement le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, un énarque qui est pourtant diplômé de Normale Sup. Visiblement, les experts anglo-saxons qui ont travaillé sur les projections n’y ont pas cru un instant. Et c’est plutôt l’Allemagne qui a subi un quasi effondrement de son économie.

Certains pourront objecter que si notre tableau prenait en compte l’Union européenne globalement, elle pourrait encore briller. Mais le problème, c’est que l’Europe politique n’existe pas. On s’éloigne de plus en plus du rêve de voir naître les États-Unis d’Europe et Bruxelles s’évertue, par des décisions stupides, à freiner le développement de ses entreprises. « Alors que l’Europe devrait se doter de géants industriels capables de gagner des contrats et des parts de marché contre ses concurrents américains et chinois, voilà que Bruxelles a refusé d’avaliser la fusion d’Alcatel avec l’Allemand Siemens au prétexte parfaitement spécieux et suicidaire d’une possible ‘domination non-concurrentielle’ », souligne Christopher Coonen, membre du Conseil d’administration de Geopragma (*).

L’idéologie gouverne à Bruxelles

Un pays (ou une union de pays) sans vision géopolitique et sans stratégie industrielle et économique est voué à disparaître de l’avant-scène du monde.

Au final, une question se pose : Pourquoi l’Union européenne se montre-t-elle aussi stupide dans certaines de ses décisions comme, par exemple, celle d’interdire les voitures thermiques en 2035 (un beau cadeau à la Chine) ? Difficile de croire que la corruption puisse être aussi importante, même s’il est probable qu’elle existe (on l’a vu lors de la crise covid avec de surprenantes décisions). Difficile également d’imaginer un tel niveau de bêtise humaine. La seule réponse qui paraît plausible, c’est l’emprise d’une certaine idéologie sur les cerveaux de la Commission européenne. Une idéologie dictée par les lobbys écologistes, les purs et durs de l’écologie punitive, mais aussi par un certain complexe de supériorité qui donne du monde et de son évolution une vision déformée. Une vision qui, sous un certain angle, paraît très colonialiste.

(*) Pôle français de géopolitique réaliste.

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