Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

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Eco Austral - Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

Havamad, un des exposants malgaches du dernier Biofach, sera à nouveau présent avec sa gamme de jus de fruits certifiés bio.
Madagascar

Douze entreprises malgaches au salon mondial du bio

Une importante délégation malgache conduite par le Syndicat malgache de l’agriculture biologique (Symabio) est attendue au Biofach 2023, le salon mondial de l’alimentation biologique, qui se tiendra du 14 au 17 février 2023 à Nuremberg, en Allemagne. Douze entreprises (Anisherb, APLV, Bioesoil Madagascar, Ferme Mahasoa, Floramad, HavaMad, Jacarandas, Lycheeland Madagascar, MG Sakay, Moringa Wave, Sahanala Madagascar et Sambirano SA) y présenteront leurs produits et aliments certifiés issus de l’agriculture biologique, la condition obligatoire pour participer à ce rendez-vous incontournable des professionnels du bio depuis 1990.

Il s’agira d’utiliser au mieux ces quatre jours pour mettre en avant le vita malagasy (fait à Madagascar), signer des contrats avec des partenaires ou importateurs, mais aussi s’informer sur les dernières tendances du secteur. À noter que Biofach est couplé avec le salon Vivaness qui, lui, est plus spécifiquement dédié à la cosmétique biologique. Lors de la précédente édition, en juillet 2022, 24 200 visiteurs avaient fait le déplacement pour rencontrer les 2 132 exposants issus de 137 pays, répartis sur les 82 300 mètres carrés d’exposition du Nuremberg-Messe. Encore loin de l’époque pré-Covid où le Biofach pouvait attirer jusqu’à 50 000 visiteurs, mais une belle remontée comparé à l’édition de 2021 qui s’était faite uniquement par voie numérique…

Concurrence accrue

Les organisateurs allemands sont optimistes. « La pandémie – notent-ils – a eu un impact positif sur les ventes en ligne de produits bio mais aussi dans les points de ventes de proximités type boucheries, boulangeries, fermes, primeurs, marchés ouverts et stations-services, qui ont vu leur part de marché augmenter de 7,4 % en 2021. Malgré une concurrence accrue des GMS (grandes et moyennes surfaces) et circuits de distributions courts, les grands magasins spécialisés continuent de se développer et cherchent à se différencier en proposant de nouveaux produits de marques, innovants et à base d’ingrédients insolites. »

Un secteur en mutation qui ne peut qu’aiguiser l’appétit des 340 entreprises malgaches déjà implantées dans le bio, dont l’activité est clairement favorisée par la biodiversité exceptionnelle de l’île. Que soit dans le domaine des huiles essentielles (Anisherb, Bioesoil, Ferme Mahasoa, Floramad, Jacarandas, MG Sakay), des fruits séchés (Lycheeland), des jus de fruits (HavaMad) ou encore des produits « exotiques » à base de moringa (Moringa Wave), vanille (APLV) ou cacao (Sambirano SA), le bio malgache a sa carte à jouer, comme le montre la courbe ascendante du chiffre d’affaires passé de 22 millions d’euros en 2009 à 110 millions d’euros en 2019, selon les chiffres donnés par le Symabio. Dans le même temps, les exportations bio sont passées de 776 tonnes à 5 832 tonnes, principalement vers l’Europe. Le secteur fait travailler 70 000 agriculteurs certifiés, ils n’étaient que 4 000 il y a dix ans, ce qui place Madagascar au sixième rang africain.
 

Une loi pour démocratiser l’accès au bio
La loi de juillet 2020 sur l’agriculture biologique a permis d’apporter une bien meilleure visibilité dans un secteur où chacun, jusque-là, pouvait se prétendre « bio ». En allégeant les procédures, elle a aussi permis de démocratiser l’accès au bio pour les petits producteurs locaux. Cela grâce à un système très novateur dans le contexte africain, le système participatif de garantie (SPG). Désormais, les contrôles de conformité des produits aux normes bio ne sont plus assujettis à un certificateur international, de type Ecocert, avec des prix souvent rédhibitoires pour le petit producteur malgache, mais effectués dans le cadre d’un système de garantie de type associatif incluant à la fois les producteurs, les consommateurs et les transformateurs du produit. La certification est ainsi délivrée à moindre coût par les différents acteurs du SPG dans lequel le producteur va travailler, avec également une meilleure chance pour lui d’atteindre le marché d’exportation.