Edgard Razafindravahy, dixième secrétaire général de la COI
Vingt ans après Monique Andreas Esoavelomandroso, un Malgache occupe de nouveau le poste de secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI). En installant Edgard Razafindravahy, 63 ans, à la tête de l’exécutif de la COI pour un mandat de quatre ans, c’est clairement un homme de l’entreprise doublé d’un politique chevronné que le Conseil des ministres des cinq pays membres (Maurice, les Comores, les Seychelles, Madagascar et La France au titre de La Réunion) a mis en selle le 15 juillet dernier. Lors de son allocution, le nouveau responsable a d’emblée indiqué vouloir faire de la sécurité alimentaire la priorité de son mandat par l’installation de nouvelles filières régionales de production. Un renvoi à son cœur de métier, car c’est d’abord comme riziculteur, céréalier et boulanger-pâtissier (avec Mouf’Rey, la chaîne de boulangeries qu’il revend en 2011) que ce diplômé de l’Essec, en France, commence à se faire sa place au début des années 2000. L’ambition politique l’amène ensuite, à la façon d’un Berlusconi, à acquérir des médias influents comme L’Express de Madagascar, une télévision privée (RTA) et deux stations de radio. C’est à travers eux qu’il va pouvoir croiser le fer avec le président Marc Ravalomanana (2002-2009) dont il dénonce les monopoles dans l’agroalimentaire. Nommé à la tête de la Commune urbaine d’Antananarivo de 2009 à 2013, il joue un rôle clé dans le régime de Transition installé par Andry Rajoelina dont il devient tout naturellement le ministre de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation de 2021 à 2024.
Un profil qui n’est pas sans rappeler un autre secrétaire général de la COI, lui aussi politique et homme de médias, le Mauricien Jean Claude de l’Estrac avec qui il a su consolider son réseau d’influences via un partenariat stratégique avec le groupe La Sentinelle.
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