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Emmanuel Macron : le KO et le Chaos
Monde

Emmanuel Macron : le KO et le Chaos

A l’heure où nous bouclons cette édition, on ne sait pas encore si Ursula von der Leyen sera reconduite à la présidence de la Commission européenne. Mais il existe une forte probabilité qu’elle le soit malgré sa mise en cause dans ce qu’on appelle désormais le « Pfizergate ». Début 2022, on apprenait en effet qu’elle avait négocié en privé un accord pharmaceutique d’une valeur estimée à 35 milliards d’euros par le moyen de textos échangés avec le CEO de Pfizer, Albert Bourla. Quand on lui a demandé ces messages, elle a annoncé les avoir effacés « pour des raisons de sécurité ». Rappelons qu’Ursula von der Leyen n’a jamais été élue par le peuple comme le sont les députés européens. Cela nous ramène à ce qu’est finalement l’électeur, le « pauvre souverain d’un jour », comme l’écrivait le grand historien, et académicien, Jacques Bainville (1879-1936). Pis, dans le cas de Mme Der Leyen, il n’a même pas été souverain un seul jour alors que, pour sa part, elle l’est tous les jours.

Haine antiMacron

Si les élections européennes ne semblent pas avoir bouleversé l’Union européenne, en France, par contre, elles ont mis KO le président de la République, Emmanuel Macron, qui, suite au score désastreux de la liste qu’il soutenait (15 % des suffrages exprimés), a décidé le 9 juin de dissoudre l’Assemblée nationale. La stratégie du chaos en quelque sorte. Si aucune formation politique n’obtient de majorité absolue à l’Assemblée nationale, on risque de vivre une instabilité permanente et de faire du surplace à un moment où la France a de gros dossiers à traiter. En premier lieu celui du logement, épineux problème pour les jeunes en particulier, mais aussi pour toute l’économie.

« Quand le bâtiment va, tout va » : cette vieille formule, inventée au XIXe siècle par un maçon qui allait devenir député, puis ministre, est toujours valable et, donc, l’inverse l’est aussi : quand le bâtiment ne va pas bien, rien ne va. Il est regrettable, pour ne pas dire scandaleux, qu’Emmanuel Macron n’ait pas choisi d’établir un vrai ministère du Logement au bout de tant d’années au pouvoir. Cela aurait été plus bénéfique que de jouer les redresseurs de torts auprès de Vladimir Poutine, de démolir EDF ou de se séparer de fleurons industriels.

Aujourd’hui, la France est l’un des pays les plus désindustrialisés d’Europe, son image s’est ternie dans le monde et en par- ticulier en Afrique où elle perd du terrain de jour en jour. Tout cela a fini par générer une véritable haine d’une partie des Français envers son président. Emmanuel Macron aura sans doute le triste privilège d’être le président le plus détesté de toute la Ve République. Mais, imbu de lui-même, sans doute croit-il à sa stratégie du chaos pour se maintenir au pouvoir, quitte à dissoudre l’Assemblée une seconde fois dans un an comme le lui permet la Constitution.

Un nouveau Mac-Mahon

Les commentateurs disposant d’un peu de culture historique n’ont pas manqué de faire la comparaison avec un président au patronyme proche : Mac-Mahon. Ce dernier avait dissous la Chambre des députés le 25 juin 1877, mais le nouveau scrutin ne lui avait pas permis d’obtenir une majorité. Si bien qu’il fut contraint à la démission le 30 janvier 1879. Le président Macron connaîtra-t-il le même sort ? Sa stratégie du chaos peut se retourner contre lui et accroître encore davantage son impopularité, déjà forte. Un sondage réalisé après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée révélait que moins d’un Français sur quatre lui faisait confiance. Du côté des États-Unis, c’est un autre genre de chaos qui menace l’élection présidentielle depuis que les journalistes rendus myopes par leur phobie antiTrump ont dû regarder la réalité en face. Celle d’un président, Joe Biden, qui visiblement n’est plus en état, ni physique ni mental, de gouverner le pays. Et certains de ces journalistes « bien-pensants » le conjurent désormais d’abandonner la partie. Une belle hypocrisie puisqu’on connaissait le problème depuis bien longtemps.

Ploutocratie américaine

On commence à parler de la vice-présidente, Kamala Harris, comme candidate d’un Parti démocrate qui souffre du vieillissement de ses têtes d’affiche. Ce qui n’est pas le cas du Parti républicain qui ne manque pas de relève, même si, pour l’instant, le « personnage » Trump lui fait beaucoup d’ombre.

En tout cas, il est quand même incroyable que la première puissance militaire du monde, qui défend encore son hégémonie à l’aide de coups tordus, en Ukraine ou ailleurs, soit dirigée, du moins officiellement, par un vieillard sénile. Incroyable aussi que de généreux donateurs misent des millions de dollars sur lui. Les dépenses, lors de la campagne 2020, avaient atteint les 11 milliards de dollars. On ne devrait pas être en dessous pour cette campagne 2024. La course aux gros sous a déjà commencé et c’est elle qui déterminera sans doute l’issue du scrutin. Ce qui permet de comprendre pourquoi on constate autant de réticences à un changement de candidat chez les démocrates. Cela nous confirme que les États-Unis sont davantage une ploutocratie qu’une démocratie.

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