Exportation collaborative : un premier groupement dans l’agroalimentaire
Une étape importante dans l’exportation collaborative a été franchie le 30 novembre au « Mercure Créolia », lors d’une conférence animée par l’experte Cécile Boury. Il s’agit de la création prochaine d’un premier groupement de 6 à 8 entreprises visant le marché européen.
Cécile Boury, experte en commerce international, est venue présenter le 30 novembre l’exportation collaborative aux forces vives du territoire, acteurs privés et publics, avec pour objectif la création d’un premier groupement local, axé sur l’agroalimentaire et visant les marchés européens. Composé de 6 à 8 entreprises, ce premier groupement est en cours de constitution et devrait s’activer dès le début de 2023.
Des rhumiers, confituriers et producteurs de vanille sont intéressés par la démarche proposée en 2021 par le Club Export à la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMAR). Des industriels y sont associés et c’est justement l’intérêt du concept d’exportation collaborative de pouvoir fédérer des entreprises artisanales et industrielles.
La Réunion, comme d’autres territoires, a pris l’habitude de présenter une offre collective dans les salons internationaux, sous la forme d’un pavillon « Réunion », offrant à des marques complémentaires l’opportunité de partager les coûts. Une fois de retour à La Réunion, l’expérience a montré qu’entre deux salons, parfois éloignés de 6 à 12 mois, les premiers contacts établis entre les entreprises étaient très peu suivis d’effets. Certes, quelques initiatives de rapprochement ont permis, par exemple, la création d’un logo pour l’exportation de confitures. Mais le plus souvent, les opérateurs se heurtent à des problèmes de conditionnement, d’étiquetage, de logistique ou tout simplement de capacité de production, qui finissent par ruiner leurs efforts de rapprochement.
L’exportation collaborative représente ici une alternative originale doublée d’une réelle opportunité. Ce modèle s’entend comme la collaboration directe d’entreprises associées dans la durée pour prospecter et conquérir ensemble un ou plusieurs marchés ciblés à l’international.
Cette organisation, qui suppose au préalable l’envie de travailler en réseau et de partager des informations, des compétences et des connaissances, s’adresse à tout entrepreneur désireux de sortir de son isolement pour se structurer à l’export. Et elle présente de nombreux avantages :
• La montée en compétences grâce aux échanges entre membres ;
• Une approche structurée avec une vision stratégique et opérationnelle à 3 ans ;
• La constitution d’une offre complète sous une bannière commune ;
• L’augmentation de la visibilité et de la notoriété dans les médias ;
• Une réduction et une optimisation des coûts, notamment grâce à la présence dans les pays visés de commerciaux à temps partagés, de jeunes diplômés sous le statut du Volontariat international en entreprise (VIE) ou de partenaires locaux sur qui s’appuyer pour permettre
une activité de prospection, de promotion et de vente…
• Des actions menées de manière régulière tout au long de l’année sur le marché ou les marchés visés.
Cécile Boury : « J’aurai le rôle d’animer le groupement » : Cécile Boury, consultante, conseiller du Commerce extérieur de la France (CCEF) et membre de la Fédération des sociétés privées dédiées au développement international des entreprises (OSCI), n’est pas seulement venue présenter l’exportation collaborative aux opérateurs locaux. « Mon rôle sera d’animer le groupement, explique-t-elle. De fédérer les dirigeants autour de ce projet commun. D’apporter mon expérience de plus de 30 ans en développement commercial et marketing et mes expertises en tant que stratège dans une approche pragmatique et opérationnelle, sans omettre l’appui d’un réseau européen d’experts qui va nous aider à développer de manière régulière et pérenne la présence des marques de ce premier groupement dans des pays européens. »