FRANÇOIS DESVAUX DE MARIGNY« HEAD – PRIVATE WEALTH MANAGEMENT » (MCB) : « Créer un portefeuille adapté à chaque niveau de risque »
L’Éco austral : Comment analysez-vous le contexte économique et géopolitique mondial et ses perspectives ?
François Desvaux de Marigny : En 2023, l’économie mondiale a fait preuve de résilience et nous terminons l’année à un niveau plus favorable que prévu. S’agissant de 2024, les avis concernant l’évolution de la situation économique mondiale sont partagés. De nombreux indicateurs montrent un léger affaiblissement de la croissance, mais le risque de récession s’est quelque peu atténué. Ceci laisse entrevoir une transition en douceur, principalement basée sur le dynamisme de l’économie américaine, la diminution de l’inflation, la stabilisation du niveau de l’emploi et les impacts positifs liés aux progrès de l’intelligence artificielle.
Néanmoins, des incertitudes subsistent. Alors que les principales banques centrales se préparent à réduire les taux au cours de l’année, elles devront faire face à des défis tels que l’escalade des tensions géopolitiques et sociales et leur impact sur le commerce international. De plus, 2024 sera marquée par plusieurs élections : aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Parlement européen, en Inde, en Indonésie ou encore en Afrique du Sud. Ces élections pourraient entraîner d’importants changements dans le paysage géopolitique, notamment au niveau des politiques économiques et fiscales.
Peut-on identifier des opportunités d’investissement, dans quels types de produits et dans quelles parties du monde ?
D’un point de vue des marchés, les perspectives pour 2024 demeurent relativement encourageantes, car soutenues par une anticipation d’une baisse de l’inflation et des taux d’intérêt mondiaux. Nous demeurons prudents, considérant que la récente hausse du marché des actions pourrait avoir été trop rapide et excessive, car fondée sur les attentes optimistes des investisseurs concernant une baisse des taux de la réserve fédérale américaine dès mars. Même si les marchés américains atteignent actuellement de nouveaux sommets et que les valorisations des grandes capitalisations sont à leur plus haut niveau, nous cherchons à accroître notre exposition en dehors des « Magnificent 7 » (sept actions américaines du secteur technologique très populaires auprès des investisseurs – NDLR). Nous sommes attentifs à des segments sensibles aux taux tels que les petites capitalisations, tout en cherchant à investir dans des actions à haut rendement, aux États-Unis comme en Europe. Nous suivons également les actions japonaises en raison des prévisions de bénéfices solides, associées à une appréciation anticipée du Yen.
Sur le marché obligataire, notre préférence va vers des noms de qualité tout en continuant à investir sur des maturités plus longues. Pour les investisseurs plus enclins au risque ou ne recherchant pas forcement la liquidité, les placements alternatifs (les marchés privés, les matières premières, les investissements immobiliers) pourraient représenter une diversification attrayante par rapport aux classes d’actifs traditionnelles.
Traditionnellement, les gestionnaires de patrimoine prônaient une diversification pour « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Certains ne sont plus d’accord avec ce principe. Qu’en pensez-vous ?
La diversification est la base de la gestion du risque en termes d’investissement financier. Plus on diversifie et plus le risque global diminue. Ceci dit, la vraie question est celle de l’appétence au risque et là, force est de constater qu’il y a autant de niveaux différents d’appétence au risque que d’individus.
On dit que plus la prise de risque est importante, plus le gain peut être important. Est-ce qu’il existe un juste équilibre ? Quels conseils pouvez-vous donner ?
Effectivement, plus la prise de risque est importante, plus le gain peut être important, mais aussi la perte ! On oublie souvent cela.
Chaque investisseur a un profil bien précis, avec une aversion au risque qui lui est propre. Notre rôle de banquier est d’accompagner nos clients dans leurs choix d’investissement. C’est le métier de nos gestionnaires de portefeuilles. Une quinzaine de professionnels suivent quotidiennement les investissements de nos clients. La gestion discrétionnaire est justement l’art de créer un portefeuille adapté à chaque niveau de risque.
MCB Private Wealth, c’est 150 collaborateurs dédiés à l’accompagnement de nos clients à Maurice et à l’international. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur nos filiales (Madagascar, Maldives, Seychelles, Mozambique, Réunion, Mayotte et Paris) et nos bureaux de représentation (RSA, Dubaï, Nigeria et Kenya), ce qui fait de nous une banque internationale avec un très fort ancrage régional.
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