IMMOBILIER : Un poids lourd de l’économie en pleine mutationAbonné
La contribution de l’immobilier au produit intérieur brut de Maurice s’élevait à 5 % en 2023 et les investissements directs étrangers ont battu tous les records. Mais le secteur doit relever plusieurs défis : atténuer son impact environnemental, rendre les projets plus « verts » et mettre fin à certains dysfonctionnements.
C’est une transformation radicale que connaissent depuis quelques années les villages côtiers de Tamarin et Rivière-Noire. Ces anciens villages de pêcheurs sont aujourd’hui encerclés par un nombre incalculable de villas de luxe et de lotissements pour particuliers fortunés. La présence de ces nouvelles habitations est le signe d’un phénomène qui prend de l’ampleur, celui d’une explosion immobilière qui a entraîné une suractivité s’étendant dans tout l’ouest de Maurice et au-delà. La moindre parcelle de terre fait l’objet de projets de développement.
Chaque bâtiment commercial de ces villages, longtemps à l’écart du développement, abrite désormais une agence immobilière. Location, vente et développement, ces agences sont sur tous les fronts. Tamarin, Rivière-Noire, mais aussi Flic-en-Flac, à l’ouest, La Gaulette plus au sud et Albion, vers le nord, sont leur terrain de prédilection. Ces régions font désormais partie, avec Grand-Baie et le littoral nord, des zones d’habitation les plus prisées de l’île.
Plus de 400 agences et 7 000 agents
Léa Verbizier le confirme, elle qui vient d’ouvrir son agence située sur l’artère principale qui relie Tamarin à Rivière-Noire. Le projet résidentiel sur lequel elle s’est positionnée affiche déjà complet, un an à peine après avoir été lancé. Même si elle fait encore figure de Petit Poucet, cette jeune professionnelle de l’immobilier a déjà plus de cinq années d’expérience acquise au sein de plus grosses agences. « Avoir une agence vous donne plus de crédibilité sur le marché », insiste-t-elle.
Selon Property Cloud, le guide des agences immobilières, dans son édition 2023, elles sont plus de 400. Dans la liste, les enseignes internationales sont de plus en plus présentes. On peut en citer quelques-unes comme Barnes, Sotheby’s International, la Française Nestenn, la Sud-Africaine Seeff et le leader du marché en chiffre d’affaires, Pam Golding, une autre agence sud-africaine, installée à Maurice depuis vingt ans. Mais il y aussi les Mauriciennes comme Park Lane, 100 % locale, ou les anciennes comme Pro Foncer et Villa Vie. Toutes ont vu leurs activités augmenter
« Le secteur a évolué, la clientèle a évolué, les règlementations ont évolué », observe Ashvin Bukhory, directeur de l’agence Ayaviva, basée à Quatre-Bornes et dont le dernier projet résidentiel en date vient d’être inauguré à Flic-en-Flac. Créée en 2013, son agence diversifie aujourd’hui ses acticités. D’agent immobilier, Ashvin Bhukory est devenu lotisseur puis constructeur et propose aujourd’hui des produits clés en main. « C’est donc tout un service que nous offrons, précise le patron d’Ayaviva. Mais attention aux amateurs ! », prévient-il.
Des investissement de 740 millions d’euros en 2023